Les sociétés d’autoroutes consentissent à un effort. A l’issue d’une réunion avec leurs représentants, la ministre des transports Elisabeth Borne a annoncé, jeudi 17 janvier, que les conducteurs empruntant régulièrement les autoroutes sur le même trajet vont pouvoir bénéficier de 30 % de réduction à partir de 10 allers-retours par mois. Ces offres pourront concerner près d’un million de personnes, a précisé la ministre.

Ces nouveaux abonnements seront disponibles sur l’ensemble du réseau autoroutier payant à partir du 1er février, date à laquelle les tarifs des péages doivent augmenter de 1,8 % à 1,9 % conformément aux contrats liant ces sociétés à l’Etat, précise le communiqué du ministère des transports.

Cette augmentation étant mal venue, en pleine contestation des « gilets jaunes », la ministre avec demandé aux sociétés autoroutières de « prendre en compte les préoccupations des Français sur le pouvoir d’achat ». « Nous avons eu des discussions intenses ces derniers jours et nous sommes parvenus aujourd’hui à un effort très significatif de la part des sociétés concessionnaires », a indiqué Mme Borne à des journalistes.

Toute souscription à ces abonnements pourra être payante, mais son prix sera plafonné à 2,50 euros par mois – en plus du prix des trajets.

Usagers réguliers

Concrètement, ils seront accessibles, dès le 1er février et sans limite de durée, à tous les particuliers usagers réguliers effectuant un itinéraire entre deux points déterminés, et ce sans limitation de distance, selon le ministère.

Réservés aux conducteurs de voitures particulières et de deux roues, ils viendront compléter les formules d’abonnements locaux déjà existantes pour les trajets domicile-travail périurbains. Les automobilistes bénéficiant déjà des abonnements locaux à tarifs préférentiels seront libres de les conserver ou de souscrire aux nouvelles offres.

Plus que des gestes commerciaux ciblés, les sociétés autoroutières auraient préféré troquer un gel des tarifs des péages contre un allongement de leurs concessions, selon un responsable du secteur. Mais le ministère des transports a rejeté cette solution, d’autant qu’elle aurait exigé une procédure complexe passant par le Parlement et Bruxelles.

Elisabeth Borne a également exclu un gel des péages qu’il faudrait rattraper ultérieurement. Elle a par ailleurs à nouveau exclu jeudi toute renationalisation des sociétés autoroutières.

« S’il faut renationaliser, aujourd’hui c’est 50 milliards, et je pense que vous comprendrez que nous n’avons pas 50 milliards d’euros », a-t-elle dit.