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Après un magistral premier volet et un deuxième nettement moins inventif, le créateur de True Detective, Nic Pizzolatto, s’est relancé dans l’aventure qu’est la construction de son anthologie, soit une histoire nouvelle à chaque « saison ». Il y reprend notamment la structure tridimensionnelle du récit adoptée en saison 1 puisque l’on y retrouve un même personnage, cette fois-ci, l’enquêteur de police Wayne Hays (l’impres­sion­nant Mahershala Ali) à 35 ans, 45 ans puis 70 ans.

Le policier Wayne Hays, vétéran de la guerre du Vietnam, accompagné de l’officier ­Roland West, mènent l’enquête

Première ligne temporelle : novembre 1980, dans une petite ville endormie du sud des Etats-Unis, dans l’Arkansas. Le jeune Will ­Purcell et sa petite sœur Julie, partis pour une virée à vélo après l’école, sont portés disparus. Le policier Wayne Hays, vétéran de la guerre du Vietnam, où il fut éclaireur, accompagné de l’officier ­Roland West, se lance dans l’enquête. Hays découvrira rapidement le corps du jeune garçon dans une grotte, les mains jointes comme dans une prière et entouré de petites poupées faites main comme dans un rite vaudou. Puis, voici Hays en 1990, interrogé par la police sur l’enquête qu’il mena dix ans plus tôt après la disparition des deux enfants. Cette affaire a tant marqué Hays que sa femme, professeur et écrivain, est alors en train d’en faire un livre.

Lire la critique de la saison 2 : « True Detective » fait fausse route

Saut dans le temps jusqu’en 2015 : cette même enquête est l’objet d’un documentaire de type « true crime », alors que l’ancien policier, victime d’un début de démence sénile, voit ses souvenirs lui échapper.

Personnages intrigants

Au vu des premiers épisodes, ce troisième volet de True ­Detective ne tombe pas dans les ornières de la saison 2, mais ne parvient pas pour autant à renouveler la magie de la première saison, qui sondait l’âme masculine de deux flics que tout opposait, et qui métamorphosait une série apparemment policière en un sombre et brillant conte philosophique. Il n’en reste pas moins que nombre de personnages s’avèrent intrigants, que la mise en scène et le jeu des acteurs sont remarquables. Il y a fort à parier, surtout, que sous cette histoire policière se cache le portrait d’un soldat noir traumatisé par la guerre, sujet à la défiance et au racisme alors même qu’il défendait les valeurs de son pays.

True Detective, saison 3, série créée par Nic Pizzolatto. Avec Mahershala Ali, Stephen Dorff, (Etats-Unis, 8 × 60 min). www.ocs.fr