Jean-Francois Carenco, le président de la Commission de régulation de l’énergie, le 7 février. / ERIC PIERMONT / AFP

Le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, va finalement rester à la tête de l’instance de régulation. L’ancien préfet avait l’intention de quitter la CRE après deux ans de présidence, alors que son mandat dure six ans.

M. Carenco avait fait savoir qu’il comptait rejoindre les rangs du promoteur immobilier Altarea-Cogedim. Mais le président de la CRE faisait face à un risque de conflits d’intérêts : il a été préfet de la région Ile-de-France entre 2015 et 2017, où il a supervisé nombre de dossiers relatifs au Grand Paris.

De fait, ce mouvement était soumis à un avis de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui devait statuer sur ce passage au privé. Mais, alors que, selon nos informations, la HATVP n’a pas encore rendu son avis définitif, M. Carenco a décidé de jeter l’éponge. « J’ai décidé de ne plus partir », a-t-il confirmé au Monde, vendredi.

M. Carenco a donné à l’institution une dimension très politique

Depuis plusieurs jours, l’entourage du président de la CRE se montrait prudent quant à son départ. Nommé en 2017, M. Carenco a donné à l’institution une dimension très politique, en n’hésitant pas à prendre position contre une concurrence exacerbée dans le marché de l’électricité ou à défendre les tarifs régulés. Il y a quelques mois, il jugeait ainsi dans un entretien au Monde qu’« il y a trop d’acteurs » parmi les fournisseurs d’électricité et que « la concurrence par les prix reste marginale » sur ce marché.

La CRE, autorité administrative indépendante, est chargée de veiller au fonctionnement du marché de l’énergie. Parmi ses attributions, elle organise les appels d’offres pour les énergies renouvelables et propose les évolutions des tarifs de gaz et d’électricité. Un rôle crucial au moment où le gouvernement s’est engagé à limiter autant que possible les hausses de prix de l’électricité et du gaz.