Nordine Oubaali était opposé à l’Américain Rau’shee Warren, samedi 19 janvier à Las Vegas. / Joe Camporeale / USA TODAY Sports

Nordine Oubaali a longtemps attendu qu’on lui donne sa chance, mais une fois qu’elle s’est présentée devant lui, il l’a pleinement saisie. A 32 ans, le Français est devenu champion WBC des poids coq, samedi 19 janvier à Las Vegas (Nevada).

Alors que la France n’avait plus de champion du monde dans l’une des quatre principales fédérations professionnelles de la boxe, Oubaali a réparé cette anomalie avec brio. Très volontaire et beaucoup plus entreprenant que son adversaire, l’Américain Rau’shee Warren, il a été logiquement déclaré vainqueur à l’unanimité des trois juges à l’issue des douze reprises au MGM Grand, un gigantesque hôtel-casino (117-111, 116-112, 115-113).

Un chiffre résume sa domination : il a touché à 158 reprises son adversaire qui n’a fait mouche, de son côté, que 97 fois. L’Américain, beaucoup plus désordonné, a bien tenté un dernier baroud d’honneur dans la onzième reprise, mais Oubaali n’a pas été inquiété et a levé le poing en signe de victoire, avant même le dernier round.

« Mon rêve américain »

Pour sa première apparition aux Etats-Unis – en prélude au duel entre la légende philippine Manny Pacquiao, champion WBA des welters, et l’Américain Adrien Broner –, le Français a séduit le public américain pour qui il était jusque-là un parfait inconnu. « Mon rêve est devenu réalité, j’ai réalisé mon rêve américain », a souligné celui qui reste invaincu en quinze combats chez les pros, après 200 victoires en amateurs et deux désillusions lors des JO 2008 et 2012, à la suite de décisions arbitrales contestables et contestées.

« J’ai gagné ce soir, parce que je l’ai mis sous pression et parce que j’étais le plus rapide. C’est un bon boxeur, malin, mais c’était ma soirée et je suis très, très heureux », a insisté ce fils d’immigré marocain, dont le père était venu travailler dans des mines du nord de la France.

« Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé gagner un titre mondial à Vegas, je suis le premier Français sacré à Vegas, c’est fou. »

Warren a rendu hommage à Oubaali, qui va toucher pour ce combat 85 000 dollars (74 742 euros). « Les juges ont bien rendu compte du déroulement du combat, il voulait la victoire plus que moi, à partir du cinquième ou sixième round, j’ai baissé de rythme », a regretté l’Américain qui a concédé sa troisième défaite pour seize victoires (quatre avant la limite).

Le titre WBC était vacant depuis que le Mexicain Luis Nery n’était pas parvenu à faire le poids après sa victoire face au Japonais Shinsuke Yamanaka en mars 2018.