La République démocratique du Congo a enfin un président. La Cour constitutionnelle a officiellement proclamé, dimanche 20 janvier, Félix Tshisekedi vainqueur de l’élection présidentielle, après avoir rejeté le recours, considéré comme « non fondé », de l’autre opposant Martin Fayulu.

Dans son arrêt, lu par le juge Noël Kilomba, la Cour constitutionnelle a estimé que M. Fayulu n’a « pas apporté la preuve » que les résultats annoncés par la Commission électorale (Céni) n’étaient pas conformes à la réalité. Il contestait les résultats provisoires proclamant M. Tshisekedi vainqueur avec 38,57 % des voix et le créditant de la deuxième place avec 34,8 % des suffrages.

Les partisans de Felix Tshisekedi explosent de joie, après l’annonce de la Cour constitutionnelle. / JOHN WESSELS / AFP

« Un coup d’Etat constitutionnel »

Mais Martin Fayulu ne l’entend pas ainsi. « Je me considère désormais comme le seul président légitime de la République démocratique du Congo », a-t-il déclaré, juste après l’annonce de la Cour constitutionnelle. « Dès lors, je demande au peuple congolais de ne pas reconnaître tout individu qui se prévaudrait illégitimement de cette qualité, ni obéir aux ordres qui émaneraient de lui », a-t-il lancé, revendiquant la victoire avec 60% des voix.

« Je demande par ailleurs à l’ensemble de la communauté internationale de ne pas reconnaître un pouvoir qui n’a ni légitimité ni qualité légale pour représenter le peuple congolais », a-t-il ajouté. M. Fayulu a appelé les Congolais à organiser des manifestations « pacifiques» pour protester contre la décision de la Cour constitutionnelle. « Ce n’est ni plus ni moins qu’un coup d’Etat constitutionnel car il porte à la magistrature suprême un non-élu », a-t-il insisté.

« Par cet arrêt, la Cour constitutionnelle vient une fois de plus de confirmer qu’à l’instar de la Commission électorale, elle est au service d’un individu et d’un régime dictatorial qui ne respecte ni les lois de la République ni les règles les plus élémentaires de la démocratie et de la morale », a-t-il dit, visant le président sortant Joseph Kabila. M. Fayulu accuse M. Tshisekedi d’être « totalement complice » d’un « putsch électoral » organisé par le président sortant Kabila.