Ils tiennent leur « match référence ». En s’imposant « en patrons » samedi 19 janvier face à l’Espagne, l’équipe de France de handball a, non seulement, pris une revanche sur les « Hispanos » un an après leur défaite en demi-finale de l’Euro croate, mais elle a poursuivi sa montée en puissance dans l’optique des qualifications pour les demi-finales du Mondial.

« Ce match va nous donner beaucoup de confiance. On a très bien joué en attaque, c’est notre meilleur match depuis longtemps », a salué Nikola Karabatic, avouant sa « surprise » d’avoir été titularisé par son coach lors de cette rencontre à enjeux, lui, le revenant inattendu.

Villipendé de toutes parts – un « retour à la préhistoire » selon Philippe Bana, le DTN français – le format de la compétition ne laisse guère de temps à l’escouade française de se reposer sur ses lauriers – espagnols. A peine la victoire face à la sélection de la péninsule ibérique était elle savourée qu’il leur fallait se préparer au plat suivant. Dès dimanche 20 janvier (à 20 h 30), l’Islande attend les Bleus, pour le second match du tour principal. Un adversaire éliminé de la course aux demi-finales, à l’instar de l’Espagne, après sa défaite samedi face à l’hôte allemand (19-24). Considéré comme l’équipe la plus abordable du tour principal, l’île septentrionale a perdu ses deux premiers matches dans la compétition contre la Grèce et l’Espagne, avant de se qualifier après avoir vaincu le Bahreïn, le Japon et la Macédoine.

Le maître à jouer islandais blessé

Maltraitée par le calendrier, l’Islande dispute dimanche son quatrième match en cinq jours, élément qui a déclenché l’éruption du sélectionneur Gudmundur Gudmunsson. « Il faut changer tout cela, a tonné l’Islandais vendredi. Les joueurs ont besoin de repos, il faut absolument changer ce calendrier. Nous aurons joué quatre matchs en cinq jours, et le seul jour de repos que nous avons eu, nous l’avons passé à voyager. C’est n’importe quoi. » Ajoutant une pierre de plus à la tour de critiques de la formule de la compétition, le coach a invité tous les acteurs du handball à « ne plus seulement se plaindre dans leur coin mais parler du problème ».

Dans la course dans la bouillante arène de Cologne pendant près de vingt minutes, les Islandais ont subi la déferlante allemande juste après avoir perdu leur maître à jouer, Aron Palmarsson. Touché à l’aine, le demi-centre de Barcelone est plus qu’incertain pour la rencontre face aux Bleus.

Une blessure rappelant les propos du médecin de l’équipe de France, quelques jours auparavant. « C’est une hérésie, alertait Pierre Sébastien mercredi, redoutant une avalanche de blessures musculaires plus la compétition avancera. On s’est battu pour avoir au moins un jour de repos entre chaque match. Et là, en une compétition, on a l’impression que tout a été effacé, on revient aux doublons, à disputer cinq matchs en sept jours. »

« Ne prendre personne à la légère »

La polémique sur le rythme d’enfer exigé des joueurs n’est pas prête de retomber. « C’est dur, assumait le gardien français Vincent Gérard vendredi, au terme de la journée de transfert entre Berlin et Cologne. Mais on a un effectif riche et nos temps de jeu ont été relativement partagés. » Depuis l’entame de la compétition, Didier Dinart pianote sur son banc aux fins de faire monter l’ensemble de son groupe en pression. « C’est une donnée qu’il ne faut pas négliger, c’est compliqué à gérer, poursuit le portier montpelliérain. Mais ça peut aussi faire notre force pour le reste de la compétition. »

« Ce match contre l’Espagne est notre première victoire contre un gros prétendant, mais personne n’est à prendre à la légère », avertit Ludovic Fabregas, au four et au moulin samedi face à l’Espagne. Pas question pour les Bleus d’hypothéquer leurs chances de demi-finales – synonymes a minima de l’organisation d’un tournoi de qualification olympique à domicile – en tombant dans le piège islandais.

« Les organismes sont un peu entamés, euphémise Kentin Mahé. Mais on savait l’épreuve qui nous attendait, et on vient d’en passer la moitié. » Encore quatre matchs attendent les Bleus qui, s’ils veulent obtenir directement la qualification olympique n’ont d’autre choix que de remporter le titre. Et à la fin, ça se jouera au mental. « Celui qui sera le plus frais mentalement, qui sera prêt à encaisser tous ces coups, s’en sortira », insiste Mahé.

France - Islande, dimanche 20 janvier à 20 h 30 (sur BeIN Sports 1 et TMC)