Des soldats tchadiens de la Minusma patrouillent à Kidal, dans le nord-est du Mali, en décembre 2016. / Handout / REUTERS

Le groupe djihadiste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué dimanche 20 janvier l’attaque au Mali au cours de laquelle dix casques bleus tchadiens ont été tués, indiquant qu’il s’agissait d’une « réaction » à la visite au Tchad du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, selon l’agence de presse mauritanienne Al-Akhbar.

AQMI affirme avoir mené l’attaque, la plus meurtrière contre la mission de l’ONU au Mali (Minusma), « en réaction contre la visite [dimanche] du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou au Tchad », précise Al-Akhbar, une agence connue pour recevoir et diffuser régulièrement des communiqués de ce groupe djihadiste.

Les casques bleus du contingent tchadien stationnés à Aguelhok, dans le nord-est du Mali, à 200 km de la frontière algérienne, ont « repoussé une attaque lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés », selon la Minusma. Trois assaillants ont été tués et un capturé lors de la confrontation, une attaque dite « complexe », a indiqué dimanche soir à l’AFP une source proche de la Minusma.

Plus de 160 casques bleus tués depuis 2013

L’assaut, qui a fait également vingt-cinq blessés parmi les casques bleus tchadiens, selon l’ONU, a coïncidé avec l’arrivée à N’Djamena du premier ministre Benyamin Nétanyahou, la première visite d’un chef de gouvernement israélien dans ce pays à majorité musulmane, parmi les plus engagés dans la lutte contre les organisations djihadistes Boko Haram et Etat islamique dans la bande sahélo-saharienne et en Afrique de l’Ouest. Les dirigeants israélien et tchadien ont annoncé à cette occasion la « reprise » des relations diplomatiques entre les deux pays, rompues par N’Djamena en 1972.

Déployée en 2013 au moment où le nord du Mali est tombé sous la coupe de djihadistes liés à Al-Qaida, la Minusma, qui compte environ 12 500 militaires et policiers, avait déjà perdu jusque-là plus de 160 casques bleus, dont plus de 100 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués pendant cette période dans le monde.