Le groupe Casino a annoncé, lundi 21 janvier, avoir conclu un accord avec le fonds d’investissement américain Fortress pour la vente des murs de 26 magasins d’hypermarchés et supermarchés pour un montant total de 501 millions d’euros. Casino percevra 392 millions d’euros au premier semestre 2019, et le reste, selon un calendrier, au fur et à mesure que ces murs seront revendus.

Le distributeur en conserve l’exploitation et sécurise ainsi ses loyers sur plusieurs années. Ces 26 actifs (13 Géant Casino, 3 Hyper Casino et 10 Supermarchés Casino), « situés principalement en province dans les zones historiques du groupe, représentent 31,8 millions d’euros de loyers », précise-t-il.

Avec cette opération, Casino achève son plan de cession d’actifs non stratégiques destiné à financer son désendettement. Cela apaisera-t-il les craintes qu’avaient eues au cours de l’été 2018 les marchés financiers sur un surendettement du groupe ? Le 11 juin 2018, l’entreprise avait annoncé le lancement d’un « plan de cession d’actifs non stratégiques, notamment immobiliers, pouvant être cédés pour une valeur estimée de 1,5 milliard d’euros », dont environ la moitié devait être réalisée en 2018, l’autre moitié début 2019. « Ce programme de désinvestissement est positif en termes de crédit car il permettra de réduire considérablement la dette nette des activités françaises de Casino, qui s’élevait à 3,7 milliards d’euros en 2017 », avait alors déclaré Vincent Gusdorf, analyste financier chez Moody’s.

Difficultés de certains hypermarchés

En 2018, Casino s’est donc séparé de 15 % du capital de sa foncière Mercialys – il est passé de 40 % à 25 % du capital. Il a vendu les murs de 67 magasins Monoprix. Et il a fait entrer Tikehau Capital et Bpifrance au capital de GreenYellow, sa filiale consacrée à l’énergie solaire et à l’efficacité énergétique. « On ne s’interdit pas d’aller plus loin s’il y a une opportunité de vendre des actifs non stratégiques », explique-t-on chez Casino.

En parallèle, pour se dégager des marges de manœuvre afin de réinvestir dans ses enseignes, le groupe souhaitait faire le ménage dans son parc de magasins. Le PDG Jean-Charles Naouri avait évoqué en septembre 2018 auprès d’analystes financiers les difficultés de certains de ses hypermarchés, et notamment d’une vingtaine de magasins qui pouvaient faire l’objet d’une cession. Ces derniers ne donnant pas, comme les autres, les résultats escomptés des transformations mises en place dans les cent dix hypermarchés du groupe, avec des espaces de vente Cdiscount dans le magasin, une réduction de surface…

Promesse d’achat de 6 hypermarchés Géant

Une première cession vient d’être conclue avec des adhérents du groupe E.Leclerc qui ont signé une promesse d’achat de 6 hypermarchés Géant (les murs et les fonds de commerce), pour une valorisation totale de 100,5 millions d’euros. Ils sont situés à Castelnaudary (Aude), Saint-Grégoire (Ile-et-Vilaine), Dole (Jura), Cholet (Maine-et-Loire), Anglet (Pyrénées-Atlantiques) et Castres (Tarn). D’autres cessions de magasin pourraient être prochainement annoncées.

Plusieurs acteurs de la grande distribution ont en effet manifesté des signes d’intérêt pour reprendre des magasins, et notamment le groupe américain Costco dont le modèle économique, semblable à de la vente en gros pour les particuliers, est fondé sur des très grandes surfaces. Costco a installé son premier et unique magasin en juin 2017 à Villebon-sur-Yvette (Essonne) et envisage d’ouvrir entre 10 et 15 clubs-entrepôts dans les dix ans ans.