Le pianiste Martial Solal chez lui, à Chatou (Yvelines), en novembre 2018. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

LES CHOIX DE LA MATINALE

Pour bien démarrer cette nouvelle semaine, rien de mieux que les « Lundis musicaux » qui reprennent aujourd’hui avec la soprano Julie Fuchs. Mardi, rendez-vous à Toulouse pour le festival Détours de chant et offrez-vous ainsi un aller simple pour la chanson francophone. Enfin, prenez le temps d’écouter le nouveau single de The Cinematic Orchestra, le magnétique A Caged Bird/Imitations of Life.

DES CONCERTS :

  • Julie Fuchs, à l’Athénée, à Paris, le 21 janvier

La soprano Julie Fuchs. / SARAH BOUASSE

C’est la talentueuse Julie Fuchs qui inaugure, ce 21 janvier, la nouvelle série des « Lundis musicaux », ces rendez-vous intimistes avec un chanteur, créés à l’initiative de Pierre Bergé en 1977 et repris en 2014 par le pianiste Alphonse Cemin, après vingt-cinq ans de silence.

Au long de quelque 250 récitals, des artistes aussi prestigieux que Placido Domingo, José van Dam, Teresa Berganza, Jessye Norman ou Montserrat Caballé s’étaient produits.

Aujourd’hui, la relève semble assurée : notre soprano et son complice au clavier présenteront un programme alliant Debussy (ils ont enregistré ensemble en 2012 pour Aparté un disque « Debussy/Mahler, mélodies de jeunesse »), la rare Apparition de George Crumb avec piano préparé sur des poèmes de Walt Whitman et un florilège de songs griffés Cole Porter. Une soirée qui a du chic et du chien. Marie-Aude Roux

Athénée/Théâtre Louis-Jouvet, square de l’Opéra-Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, Paris 9e. Tél. : 01-53-05-19-19. Lundi 21 janvier, à 20 heures. De 13 € à 26 €.

  • Martial Solal, Salle Gaveau, à Paris, le 23 janvier

Le pianiste Martial Solal chez lui, à Chatou (Yvelines), en novembre 2018. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Martial Solal, compositeur de l’instant, pianiste légendaire, donne un récital en solo, Salle Gaveau (« la salle du piano », mercredi 23 janvier. Evénement. Solal dit de ce récital qu’il sera son dernier. Ce n’est pas parce qu’il est âgé de 91 ans qu’on va le croire.

En pleine possession de ses moyens, un des rares à avoir donné un accent européen au jazz, très aimé aux Etats-Unis, compagnon de scène du gratin du jazz depuis 1953 (première séance d’enregistrement avec Django Reinhardt, dont ce sera la dernière), Solal a mis au point la pratique de l’improvisation la plus libre, la plus délurée, la plus technique…

Travailleur acharné, inventeur spontané, il est toujours convaincu que la technique donne des idées. En 1962 et 1963, il avait loué pour son trio la Salle Gaveau, imprimant lui-même les billets. Concerts désormais mythiques aujourd’hui. En 2019, il y revient en mythe vivant. Francis Marmande

Salle Gaveau, 45, rue la Boétie Paris 8e. Mercredi 23 janvier, à 20 h 30. De 29,60 € à 87,60 €.

UN SPECTACLE : Les Franglaises, à Bobino, à Paris, jusqu’au 26 janvier

Affiche du spectacle des Franglaises à Bobino. / DR

C’est devenu un rendez-vous régulier, attendu, la venue de la troupe Les Franglaises sur la scène de Bobino, à Paris. Cette fois, la quinzaine de filles et de garçons, qui chantent, jouent la comédie, dansent, sont instrumentistes, sont là depuis le 15 janvier et jusqu’au samedi 26 (annoncé complet).

Avec toujours ce principe qui consiste à interpréter en français les plus grands tubes pop-rock anglo-saxons. Non par des adaptations, plus ou moins évocatrices des originaux, mais bien par une traduction au mot à mot. Ce qui génère un effet humoristique, décalé. Exemples : « L’humidité augmente/Le baromètre explose/Selon toutes les sources/C’est dans la rue (…) Il pleut des hommes », pour It’s Raining Men, créée par The Weather Girls ; Purple Rain de Prince devient Pourpre Pluie ; et Michael Jackson nous rappelle que « Billie Jean n’est pas mon amante/C’est juste une fille/Qui clame/Que je suis le un » ; Joan Jett affirme qu’elle « aime le pierre et roule » (I Love rock’n’roll).

Avec le temps, la troupe a ajouté des intermèdes parlés, des numéros burlesques, des décors, tout cela donnant un spectacle dynamique et souvent désopilant. Sylvain Siclier

Les Franglaises à Bobino, 14-20 rue de La Gaîté, Paris 14e. Mo Gaîté, Montparnasse, Edgar-Quinet. Tél. : 01-43-27-24-24. Mardi 22, mercredi 23, jeudi 25 et vendredi 26 janvier, à 21 heures. De 27 € à 57 €.

UN FESTIVAL : Détours de chant, à Toulouse et ses environs, du 22 janvier au 2 février

Affiche du festival Détours de chant, à Toulouse et ses environs. / DR

Si le festival toulousain Détours de chant vient d’atteindre sa majorité, il brille depuis ses débuts par son caractère farouchement indépendant. Animée par l’association du même nom, cette manifestation œuvre à faire connaître les différentes facettes de la chanson francophone. Un éclectisme dans les styles qui transparaît dans la programmation, mêlant artistes émergents, méconnus ou confirmés.

Après Juliette, Paris Combo et Emilie Loizeau en 2018, cette 18e édition rassemble 44 artistes dans vingt-six lieux de la ville rose et de ses environs, du 22 janvier au 2 février.

Parmi les invités, le plus francophone des chanteurs néerlandais Dick Annegarn, qui revisitera pour l’occasion son répertoire avec l’orchestre symphonique de l’école de musique de Tournefeuille (les 31 janvier et 1er février) ; la voix grave inimitable de Dani, muse de Daho et de Gainsbourg (26 et 27 janvier, Théâtre du Centre à Colomiers) ; le duo folk alpin Facteurs Chevaux, auteur voilà deux ans d’un élégant premier album aux harmonies vocales célestes (29 et 30, la cave Poésie) ; les Etrangers familiers proposent quant à eux une création hommage à Georges Brassens passé au filtre jazz (le 30 aux Mazades)… et toujours cette volonté d’abattre les cloisons avec au rayon humour et mélodies les Wriggles (le 26, Bascala-de-Bruguières), le slameur Govrache (le 23, Le Bijou), ou encore les polyphonies corses du groupe Tavagna rythmées sur scène par le danseur Aurélien Kairo (29 à l’auditorium de Saint-Pierre-des-Cuisines). Franck Colombani

Détours de chant, à Toulouse et dans plusieurs communes des environs. Du 22 janvier au 2 février. De 12 € à 35 €, plusieurs concerts en entrée libre. Forfaits : cinq concerts au choix à 40 € ; dix concerts au choix à 80 € (+ frais de réservation).

UNE CHANSON : « A Caged Bird/Imitations of Life », par The Cinematic Orchestra, avec Roots Manuva

The Cinematic Orchestra - A Caged Bird/Imitations of Life (feat. Roots Manuva)
Durée : 06:57

Voilà tout juste vingt ans, l’Ecossais Jason Swinsco (orchestrations, sampling) posait avec le premier album de The Cinematic Orchestra les bases d’un nouveau genre appelé Nu Jazz ou électro-jazz down tempo. Le style fusionne avec élégance l’instrumentation organique du jazz et d’un orchestre à cordes avec des arrangements et rythmes électronique.

Même si le groupe continue de se produire régulièrement en concerts, Jason Swinsco et son fidèle complice Dominic Smith n’étaient pas pressés de donner une suite à l’album Ma Fleur paru en 2007, à l’exception du single To Believe paru en 2016 avec le chanteur Moses Sumney. Single qui donne son nom à leur cinquième opus, annoncé pour le 15 mars chez Ninja Tune.

Premier extrait dévoilé, le magnétique A Caged Bird/Imitations of Life, se donne des allures ambitieuses de symphonie mélancolique chantée par Roots Manuva, dix-sept ans après leur première collaboration All Things to All Men. Un concert est annoncé au Casino de Paris, le 18 mars. F. C.