La plate-forme pétrolière Total à Amenem, à 35 km de Port-Harcourt, dans le delta du Niger, au Nigeria, en avril 2009. / PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Le PDG du géant pétrolier et gazier français Total, Patrick Pouyanné, a estimé lundi 21 janvier que c’était le « moment de lancer de nouveaux projets » au Nigeria, dont il a salué le potentiel. « Il y a un potentiel énorme au Nigeria, c’est l’un des pays d’Afrique de l’Ouest les plus prolifiques pour le secteur du pétrole et du gaz », a-t-il déclaré à des journalistes à Paris en marge d’une réunion d’hommes et femmes d’affaires français et nigérians. « C’est donc le moment de lancer de nouveaux projets et nombreux sont ceux sur lesquels nous travaillons », a-t-il ajouté.

Total doit notamment prendre une décision formelle sur un nouveau projet en mer baptisé Ikike, qui représente 45 000 barils par jour, pour lequel Total sera opérateur avec une part de 40 %. « Ikike sera approuvé cette année, probablement dans les prochains mois », a indiqué Patrick Pouyanné. Le patron a aussi estimé que « 2019 devrait être l’année de l’extension de Nigeria LNG », la société chargée de produire du gaz naturel liquéfié (GNL) dans le pays pour l’exportation.

Total est l’un de ses coactionnaires à hauteur de 15 % aux côtés de Nigerian National Petroleum Corporation (49 %), Shell (25,6 %) et Eni (10,4 %). Toujours au Nigeria, Total a annoncé récemment le démarrage le 29 décembre 2018 de la production sur le champ pétrolier offshore géant d’Egina. Selon le groupe, le projet a été réalisé pour un coût de près de 10 % inférieur au budget initial (estimé autour de 16 milliards de dollars, 14 milliards d’euros), soit une économie de plus d’un milliard de dollars.

« Relancer l’exploration »

« Nous devons aussi relancer l’exploration » dans le pays, a déclaré Patrick Pouyanné. « J’espère que le nouveau gouvernement qui sera installé après les élections lancera de nouveaux appels d’offres pour accorder des nouvelles licences d’exploration », a-t-il précisé. Les élections présidentielle et législatives doivent se tenir en février.

Ailleurs en Afrique, « l’Ouganda souhaite construire une raffinerie. J’ai d’ailleurs dit au président [Yoweri Museveni] que Total est prêt à prendre une participation dans cette raffinerie », a-t-il dit. « On vise une production à horizon 2022-2023 » dans ce pays, a-t-il ajouté, en référence au projet de production pétrolière du lac Albert. « On est en train de forer en ce moment en Afrique du Sud un puits dont on attend les résultats dans les prochains jours et j’espère que ce sera une découverte », a aussi indiqué M. Pouyanné.

Le géant du pétrole et du gaz doit présenter ses résultats annuels le 7 février. « Les résultats de Total seront bons. Après neuf mois, les résultats publiés étaient au-dessus de 10 milliards de dollars. Je ne pense pas que nous ayons perdu d’argent au quatrième trimestre », a plaisanté M. Pouyanné.