L’avis du « Monde » – pourquoi pas

C’est peu dire qu’Alien Crystal Palace, né de la complicité d’Arielle Dombasle avec le chanteur et compositeur Nicolas Ker, désarçonne. Dès les premières secondes, le film nous plonge dans un tourbillon d’images d’où s’extirpe difficilement un récit : il est question du mythe platonicien de l’amour (les êtres sont coupés en deux à la naissance et cherchent à se compléter) et d’un savant fou qui tente de créer le couple idéal.

Pour ce faire, il jette son dévolu sur la réalisatrice underground Dolorès Rivers et Nicolas Atlante, une rock star alcoolique qui ne tient pas en place et que Rivers engage sur son prochain film. S’ensuit un tournage décadent et chaotique à travers plusieurs villes, avec des références au « giallo », à la culture rock, au cinéma underground – et notamment à Werner Schroeter dont Arielle Dombasle fut l’actrice.

Lubies égotistes et désarmantes

Tout du long, Alien Crystal Palace place dans une position inconfortable : il est difficile de démêler si son comique est volontaire ou non, si tout doit être visionné au premier ou au dixième degré. Que ce soit les postures dandy de Nicolas Ker, les airs de diva d’Arielle Dombasle, les répliques pseudo-romantiques, les costumes extravagants, les effets spéciaux fauchés, le film donne le sentiment de faire assister aux lubies, égotistes et désarmantes, de deux adolescents. Finalement, sans qu’on y comprenne grand-chose, il procure un plaisir d’un autre temps, si ce n’est d’un autre monde, par ses airs d’innocente série Z qui n’a pas peur du ridicule.

Film français d’Arielle Dombasle. Avec Arielle Dombasle, Nicolas Ker, Asia Argento, Michel Fau (1 h 37). Sur le Web : www.orange-studio.fr/film/425/alien-crystal-palace.html