A 24 ans, Lucas Pouille devient le quatorzième joueur français à rallier le dernier carré en Grand Chelem dans l’ère Open. / ALY SONG / REUTERS

Lucas Pouille, 31e joueur mondial, s’est qualifié, mercredi 23 janvier, à Melbourne pour la première demi-finale en Grand Chelem de sa carrière en domptant le 17e joueur mondial, le Canadien Milos Raonic (17e) en quatre sets 7-6 (7/4), 6-3, 6-7 (2/7), 6-4.

Raonic muselé

En quarts de finale mercredi, passée la tension du début de match, qui lui a valu d’être mené trois jeux à zéro après à peine plus de cinq minutes, Pouille a fait beaucoup plus que tenir tête à Raonic : il l’a muselé, en particulier sur son arme nº 1, le service, sur lequel il ne lui a laissé obtenir que peu de points gratuits. Il s’est, au contraire, montré impérial sur le sien : à l’exception du break concédé d’entrée, il n’a plus été confronté à la moindre balle de break du match !

Il s’est également montré impeccable dans le jeu : il n’a commis que neuf fautes directes dans les deux premières manches (24 au total), tout en frappant une trentaine de points gagnants (45).

S’il a permis à Raonic de revenir à deux sets à un, après n’avoir pas concrétisé quatre balles de break, il a repris son irrésistible marche en avant dans la quatrième manche et s’est imposé en un peu plus de trois heures. Pouille n’avait pourtant jamais battu Raonic lors de leurs trois premières confrontations. Il ne lui avait même jamais chipé le moindre set.

Il n’avait pas non plus remporté le moindre match à Melbourne en cinq participations auparavant. Raonic, premier Canadien finaliste en Grand Chelem à Wimbledon en 2016, échoue, lui, à atteindre une quatrième demi-finale en Grand Chelem.

Premier Français en demi-finales depuis Gaël Monfils

Lucas Pouille est le premier Français à atteindre le dernier carré en tournoi majeur depuis Gaël Monfils à l’US Open en 2016. Il affrontera pour une place en finale le numéro un mondial, le Serbe Novak Djokovic ou le Japonais Kei Nishikori (nº 9 mondial), opposés en soirée.

Pouille, qui sort d’une triste saison 2018 au cours de laquelle il a plafonné au troisième tour en Grand Chelem et glissé du top 10 aux portes du top 30, connaît une embellie spectaculaire depuis le début de la quinzaine australienne, moins de deux mois après avoir fait appel à Amélie Mauresmo pour l’entraîner.

C’était d’autant plus inattendu qu’il avait perdu les quatre premiers matchs de sa saison 2019, trois à la Hopman Cup (compétition par équipes mixte à Perth) et un au premier tour à Sydney (contre Rublev). A 24 ans, il devient le quatorzième joueur français à rallier le dernier carré en Grand Chelem dans l’ère Open.

Pouille s’était révélé à l’été 2016 en s’offrant deux quarts de finale en tournoi majeur coup sur coup, à Wimbledon puis à l’US Open. Il n’avait pas récidivé jusqu’à cette édition 2019 de l’Open d’Australie.