Tsutomu Nihei, Taiyô Matsumoto et Paru Itagaki font partie des auteurs et autrices présents à Angoulême cette année. / Kodansha - Shogakukan - Akita Shoten

Il avait beau se tailler une belle place dans le paysage éditorial français, le manga a été pendant très longtemps boudé au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD). Depuis deux ans, des efforts sont pourtant réalisés pour mettre à l’honneur la bande dessinée japonaise. Les amateurs de manga pourraient même être surpris en cette 46édition, qui se tient de jeudi 24 à dimanche 27 janvier. Petit tri dans la programmation pour une virée 100 % japonaise.

Un nouvel espace pour le manga dans la ville

Fini la « bulle manga », place à « Manga City ». Cette année, les stands et animations des éditeurs de BD japonaise quittent le centre-ville pour occuper le stade de football Léonide-Lacroix, à proximité de la gare SNCF. Mais l’espace s’agrandit pour passer de 950 m2 à plus de 2 500 m2, selon le journal Sud Ouest. Il faudra donc compter sur les navettes gratuites et un peu de patience pour rejoindre les lieux d’exposition.

Deux grandes expositions

  • Taiyô Matsumoto, le mangaka qui sublime l’enfance

Après les grands maîtres Kazuo Kamimura et Osamu Tezuka, c’est à un autre prodige du manga, Taiyô Matsumoto, d’investir le Musée d’Angoulême de jeudi 24 janvier à dimanche 10 mars. Depuis trente ans, l’auteur d’Amer Béton, de Ping Pong et Sunny a su sans cesse renouveler ses techniques pour bâtir une œuvre inimitable, dont le thème central reste la représentation de l’enfance.

Taiyô Matsumoto sera également présent au festival pour une masterclass samedi 26 janvier (de 14 heures à 16 heures au CGR [Cinéma Garat Angoulême] ; prix : 6 euros) et une rencontre internationale le lendemain, de 13 h 30 à 15 heures, à l’espace Manga City.

L’auteur sera par ailleurs en dédicace sur le stand Editions Kana à l’espace Manga City :
- jeudi 24 (17 h 30 à 19 heures) ;
- vendredi 25 (14 h 30 à 16 heures) ;
- samedi 26 (17 h 30 à 19 heures) ;
- dimanche 27 (15 h 30 à 17 heures).

  • Au cœur de la science-fiction de Tsutomu Nihei

Au début des années 2000, les amateurs de manga français découvrent une œuvre de science-fiction sombre, violente et exaltante : Blame !. Passionné d’architecture, de romans d’anticipations américains et par le travail du plasticien Hans Ruedi Giger pour le film culte Alien, son auteur, Tsutomu Nihei, ne s’est depuis lors jamais arrêté. A travers des œuvres comme Knight of Sidonia et le récent Aposimz, il a su s’attaquer aussi au space opéra et aux récits apocalyptiques, sans se départir de ses thèmes de prédilection, comme le rapport entre l’humain et la machine et la recherche de la définition de l’humanité. Une exposition, ouverte seulement le temps du festival, à l’espace Franquin d’Angoulême, offre une rétrospective des vingt ans de carrière de ce bourreau de travail et d’imagination.

BLAME! Bande Annonce VF (Netflix // 2017)
Durée : 01:28

L’auteur sera également présent à Angoulême pour rencontrer ses lecteurs, le samedi, de 17 heures à 18 h 30, à la salle Buñuel de l’espace Franquin.

Tsutomu Nihei sera par ailleurs en dédicace sur le stand Glénat, à l’espace Manga City (signatures sur ticket ou tirage au sort) :
- jeudi 24, 16 heures à 18 heures ;
- vendredi 25, 16 heures à 18 heures ;
- samedi 26, 14 h 30 à 16 heures.

Six autres mangakas de passage au festival

  • Kentaro Sato, le dessinateur qui revisite l’image des Magical Girls (Magical Girl of the End, Magical Girl Site) – ces lolitas aux pouvoirs magiques –, sera présent pour des dédicaces sur le stand d’Akata, mais aussi une rencontre internationale, le vendredi à 13 heures.
  • En sélection officielle avec son manga Blue Giant, portant sur un musicien qui veut devenir jazzman, Shinichi Ishizuka tiendra une conférence samedi, à 13 heures.
  • Elle a fait sensation au Japon cette année avec sa toute première série, Beastars, une fable moderne et un huis clos dans un pensionnat de lycéens, où les élèves sont des animaux. Paru Itagaki discutera avec les lecteurs français samedi, à 15 heures.
  • Auteur de séries horrifiques, comme Dragon Head ou des plus solaires comme Chiisakobe, Minetaro Mochizuki viendra présenter son nouveau manga, une adaptation dessinée du film L’Ile aux chiens, de Wes Anderson. Il ira également à la rencontre de ses lecteurs le dimanche, à 10 h 30.
  • Plusieurs mangakas français seront également présents dans l’espace manga à commencer par Tony Valente, auteur de Radiant mais également Reno Lemaire, pionnier du manga en France avec sa série Dreamland.

Toutes les rencontres et la plupart des dédicaces de ces auteurs se déroulent à l’espace Manga City. Plus d’informations sur les sites des éditeurs ou celui du FIBD.

Un prix manga

Pour la deuxième année, le prix Konishi de la traduction de manga japonais en français sera remis vendredi 25 janvier, à 17 heures. Dix titres sont en lice.

Par ailleurs, plusieurs mangas concourent en sélection officielle, dont le palmarès sera remis le samedi en fin de journée. Les albums sélectionnés sont à retrouver sur le site du festival.