L’horloge de l’apocalypse, le 25 janvier 2018, à Washington (Etats-Unis). / BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

L’horloge de l’apocalypse, qui symbolise l’imminence d’un cataclysme planétaire, reste à minuit moins 2, à cause notamment du risque de guerre nucléaire, l’accélération du changement climatique et la multiplication des « fake news » comme arme de déstabilisation des démocraties.

L’aiguille de l’horloge du Bulletin des scientifiques atomiques est aussi proche de minuit qu’en 1953, quand les Etats-Unis et l’Union soviétique testaient la bombe à hydrogène, ont indiqué, jeudi 24 janvier, les scientifiques américains qui l’ajustent chaque année.

Elle n’a pas bougé depuis l’an dernier, mais « cela ne devrait pas être pris comme un signe de stabilité », a souligné, au cours d’une conférence de presse, Rachel Bronson, la directrice de cette organisation qui rassemble des experts des questions de sécurité, d’armement nucléaire et d’environnement.

« Le nouvel anormal »

Cet outil a été créé durant la guerre froide afin d’alerter sur les risques de fin du monde, qui survient symboliquement à minuit.

Avec le risque de guerre nucléaire, l’accélération du changement climatique et la multiplication des « fake news » comme arme de déstabilisation, « nous sommes entrés de fait dans une période que nous appelons le nouvel anormal », a-t-elle ajouté.

Le début de dialogue engagé par le président américain Donald Trump avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a permis de faire baisser la tension, mais « la situation reste très dangereuse », a poursuivi Mme Bronson. Les tensions entre les Etats-Unis et la Russie restent « inacceptables », et aucun répit n’est en vue sur le plan de l’environnement, avec des émissions de gaz à effet de serre « qui grimpent à nouveau après avoir atteint un plateau », a-t-elle ajouté.

Comme les passagers du « Titanic »

« A cela s’ajoute un écosystème de l’information changeant, qui a multiplié les menaces », a-t-elle poursuivi. Les « fake news » « génèrent rage et division autour du monde à une époque où nous avons besoin de calme et d’unité ». L’ex-gouverneur de Californie Jerry Brown, président du Bulletin of the Atomic Scientists, a estimé pour sa part que les dirigeants mondiaux n’en faisaient pas assez pour faire baisser le risque de guerre nucléaire.

« L’aveuglement et la stupidité des politiques et de leurs conseillers est vraiment choquante face au danger de catastrophe nucléaire, a-t-il déclaré. Nous sommes comme les passagers du Titanic : nous ne voyons pas l’iceberg devant nous mais nous profitons des bons repas et de la musique. »