L’oléoduc de Tlahuelilpan le 19 janvier, au lendemain de l’explosion qui a couté la vie à plus d’une centaine de personnes selon le dernier bilan. / Claudio Cruz / AP

Le bilan de l’explosion d’un oléoduc dans le centre du Mexique a grimpé à 107 morts et 40 blessés, six jours après la catastrophe, a annoncé jeudi 24 janvier le gouvernement. Avant l’explosion vendredi 18 janvier, des voleurs de carburant avaient fait une ponction sur le pipeline Tula-Tuxpan, à quelques kilomètres d’une des principales raffineries du pays.

Cette fuite avait attiré quelque 700 habitants de Tlahuelilpan, localité sise à 120 km au nord de Mexico, parmi lesquels des familles entières, venues recueillir de l’essence avec des bidons. La foule a été surprise par l’explosion, qui a déclenché une énorme boule de feu.

Cette tragédie a eu lieu au moment où le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, lançait une stratégie nationale contre le vol de carburant, un fléau qui a fait perdre quelque 3 milliards de dollars en 2017 à l’Etat mexicain. Le carburant ainsi volé s’achète environ à la moitié du prix de marché.

Polémique sur l’attitude de la compagnie pétrolière

Après la catastrophe, le président Lopez Obrador a été confronté à de nombreuses questions sur la stratégie. Certains ont demandé pourquoi Pemex, l’entreprise publique chargée de l’exploitation du pétrole, a mis si longtemps à couper l’alimentation de l’oléoduc, alors qu’elle avait détecté la fuite depuis plusieurs heures.

Le directeur général de la compagnie publique, Octavio Romero, a déclaré que son équipe avait suivi le protocole, mais il n’était pas en mesure de confirmer ou d’infirmer une négligence ou des faits de corruption qui pourraient expliquer le retard dans l’arrêt de l’oléoduc. « Tout sera examiné », a-t-il précisé.