PÔLE EMPLOI / FLICKR / CC BY 2.0

Voilà des chiffres dont le pouvoir exécutif va très certainement se réjouir. Selon les données publiées vendredi 25 janvier par le ministère du travail, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A de Pôle emploi) a diminué de 38 200 en métropole, au cours des trois derniers mois de 2018 (– 1,1 %). Sur l’ensemble du territoire (en incluant les outre-mer, sauf Mayotte), il y a désormais un peu plus de 3,676 millions de chômeurs, soit un recul de 1,4 % pour toute l’année 2018. Le résultat est meilleur que celui qui avait été relevé en 2017 : cette année-là, la baisse n’avait été que de 0,3 % pour la « France entière » (– 0,5 % si on ne prend en compte que l’Hexagone).

Le ralentissement de la croissance en 2018, qui avait conduit l’Insee à réviser ses prévisions pour le dernier trimestre, semble ne pas avoir eu de conséquence préjudiciable sur le marché du travail. Pas plus que le mouvement des « gilets jaunes », en dépit des difficultés qu’il a engendrées dans le secteur du commerce et pour de nombreuses PME.

Nette diminution pour les jeunes

Une précision importante : l’évolution positive observée au dernier trimestre 2018 résulte peut-être, pour partie, de raisons administratives. Le nombre de personnes relevant de la catégorie D (qui englobe celles dispensées de rechercher un poste parce qu’elles suivent une formation) s’est accru de 5,4 % durant les trois derniers mois de 2018 ; il n’est pas exclu que cette progression ait contribué à dégonfler les effectifs de la catégorie A.

Toutes les tranches d’âge bénéficient de l’amélioration constatée au dernier trimestre 2018. En métropole, le nombre de moins de 25 ans, en catégorie A, reflue de 2,9 % sur trois mois (– 1,3 % en un an). Idem pour les 25-49 ans, avec une baisse plus marquée en un an (– 2,1 %), et pour les personnes d’au moins 50 ans (– 0,1 % en douze mois).

Un énorme point noir subsiste : le chômage de longue durée. Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi depuis un an ou plus, qui n’ont occupé aucun poste ou qui ont exercé une activité partielle, a encore augmenté : + 0,4 % sur les trois derniers mois (+ 5,1 %), sur l’ensemble du territoire.

A quoi faut-il s’attendre pour les mois à venir ? L’Insee a apporté un début de réponse, dans sa dernière note de conjoncture diffusée en décembre 2018. Le taux de chômage sur l’ensemble du territoire (en incluant les outre-mer, sauf Mayotte) devrait diminuer très légèrement, pour s’établir à 9 % de la population active à la fin du premier semestre 2019, soit 0,1 point de moins qu’un an auparavant.