Venezuela : le point sur la crise politique
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Plus de 350 personnes, « dont 320 pour la seule journée du 23 janvier », ont été arrêtées au Venezuela cette semaine au cours des manifestations organisées contre le gouvernement du président Nicolas Maduro, a alerté la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, vendredi 25 janvier. Citant des « sources locales crédibles », elle a ajouté qu’au moins 20 personnes ont été tuées mardi et mercredi, « après avoir été apparemment touchées par des tirs des forces de sécurité ou des membres de groupes armés pro-régime ».

Mme Bachelet a réclamé une « enquête indépendante et impartiale » afin d’établir s’il y a eu « usage excessif de la force de la part des autorités ou si des crimes ont été commis par des membres de groupes armés pro-gouvernementaux ou autres ». « Je suis extrêmement inquiète de la situation au Venezuela qui pourrait rapidement devenir hors de contrôle avec des conséquences catastrophiques », a-t-elle souligné.

Michelle Bachelet réclame une enquête indépendante sur le recours à la force contre les partisans de l’opposition vénézuélienne, citant des informations selon lesquelles 20 personnes auraient été tuées et plus de 350 autres arrêtées cette semaine. / Ariana Cubillos / AP

« Plus de 3 millions de Vénézuéliens ont fui le pays, des millions d’autres vivent dans des conditions misérables, a-t-elle rappelé. Que faut-il de plus pour que les dirigeants politiques placent le bien-être du peuple avant leurs propres intérêts ? Il s’agit fondamentalement d’une crise de gouvernance et il est de la responsabilité des dirigeants du pays de mettre fin à cette situation désastreuse. »

Proclamation de Juan Guaido

La crise politique au Venezuela s’est brusquement aggravée cette semaine après la décision du jeune chef du Parlement, Juan Guaido, de s’autoproclamer « président » par intérim. Il a été très rapidement reconnu par les Etats-Unis et peu après par plusieurs pays d’Amérique latine et le Canada. M. Guaido, 35 ans, a également appelé les Vénézuéliens à poursuivre leurs manifestations contre le régime.

Les troubles politiques interviennent en pleine débâcle économique dans ce pays pétrolier, jadis prospère et désormais frappé par d’importantes pénuries de nourriture et de médicaments, et soumis à une hyperinflation qui devrait atteindre 10 000 000 % en 2019.