Rassemblement pour demander la libération de l’avocat et défenseur chinois des droits humains Wang Quanzhang à Hong Kong, en avril 2018. / ISAAC LAWRENCE / AFP

Reconnu coupable pour « subversion de l’Etat », le célèbre avocat et défenseur chinois des droits humains Wang Quanzhang a été condamné, lundi 28 janvier, à quatre ans et demi d’emprisonnement et déchu de ses droits politiques pendant cinq ans, a annoncé un tribunal de Tianjin, dans le nord de la Chine.

A 42 ans, Wang Quanzhang a été actif tout au long de sa carrière sur des dossiers particulièrement sensibles du point de vue du pouvoir en place à Pékin. Jeune étudiant en droit, il a fourni au début des années 2000 une assistance juridique aux adeptes du mouvement religieux du Falun Gong, persécutés par la République populaire. Il a aussi soutenu, en tant qu’avocat, des paysans dépossédés de leurs terres et en quête de justice.

Amnesty International a dénoncé « un faux procès »

Le 7 juillet 2015, une vaste opération menée par les autorités chinoises se traduit par l’arrestation de 200 défenseurs des droits humains dans le pays. Quelques jours plus tard, M. Wang disparaît. Il se cache. L’avocat finit cependant par se faire arrêter le mois suivant dans sa province natale du Shandong, avant d’être « placé en résidence surveillée dans un endroit désigné » pour six mois, une mesure qui formalise la pratique des disparitions forcées, un des outils usuels de la police politique chinoise. Mis en examen pour subversion en 2016, il est depuis détenu au secret.

L’organisation Amnesty International avait alors dénoncé une « mascarade cruelle » et un « faux procès ». Li Wenzu, l’épouse de Me Wang, avait été empêchée de quitter son domicile de Pékin pour se rendre au procès à Tianjin, à une centaine de kilomètres de la capitale.

Le cas de Me Wang avait suscité l’inquiétude de plusieurs pays, notamment l’Allemagne dont la chancelière, Angela Merkel, avait rencontré Mme Li au printemps dernier lors d’une visite à Pékin.