Le salaire minimum en Grèce va augmenter de 11 % à partir du mois de février, passant de 586 euros brut à 650 euros, une première depuis « dix ans », a annoncé lundi 28 janvier Alexis Tsipras. Le conseil ministériel a approuvé la proposition d’augmenter le salaire minimum, « un pas important pour donner de la perspective aux salariés », a affirmé le premier ministre grec au début de cette réunion, diffusée en direct par la télévision publique ERT et d’autres médias.

Alexis Tsipras l’avait annoncé début septembre en présentant son programme post-plan d’aide. Depuis le début de la crise de la dette en 2010, les salaires en Grèce n’ont cessé d’être rabotés dans le cadre des mesures d’austérité drastiques imposées au pays par ses créanciers de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), en échange des prêts internationaux. Le salaire minimum, d’un montant de 751 euros avant la crise, avait été réduit par la suite de 22 % entre 2010-2018 durant les trois plans d’aides européens. La réduction des salaires et des retraites fut à l’origine de violentes manifestations dans le pays entre 2010 et 2014.

« Une autre voie est possible »

Le pays a réussi à sortir des programmes d’aide en août 2018 et de la tutelle stricte de ses créanciers après une série de réformes visant à assainir son économie. « La détérioration de l’emploi n’est pas la voie pour développer durablement et tonifier l’économie », a indiqué Alexis Tsipras. « Cette augmentation du salaire minimum montre qu’après dix ans de réductions budgétaires une autre voie est possible », a ajouté le premier ministre.

Malgré l’amélioration des chiffres des finances publiques, le taux de chômage en Grèce continue d’être l’un de plus élevés de la zone euro, à 18,3 % au troisième trimestre 2018, touchant surtout les jeunes. Depuis son pic en 2013, à 27,9 %, le taux de chômage ne cesse de baisser. « 350 000 emplois ont été créés en quatre ans », a ainsi souligné Alexis Tsipras.