Devant Westminster, à Londres, le 16 janvier 2019. / Frank Augstein / AP

Deux semaines après avoir rejeté par 432 voix contre 202 l’accord sur le Brexit négocié par Theresa May avec l’Union européenne, les députés britanniques vont tenter, mardi 29 janvier, de prendre la main sur un processus dans l’impasse, afin de proposer un « plan B » que la première ministre refuse de présenter.

Les dix-neuf amendements déposés sont de trois ordres. Les uns, comme celui du conservateur pro-européen Dominic Grieve, visent à permettre aux élus de voter librement sur des issues possibles – demeurer dans une union douanière avec l’UE (Brexit modéré) ou organiser un deuxième référendum. Révolution institutionnelle : le gouvernement serait alors dessaisi du pouvoir de maîtriser l’ordre du jour des Communes au profit des élus.

D’autres amendements, comme celui déposé par la travailliste Yvette Cooper et le conservateur Nick Boles, disposent que si l’accord défendu par Mme May n’est pas adopté d’ici au 26 février, les députés pourront, par un vote, demander eux-mêmes à l’UE de reporter jusqu’à neuf mois la date-butoir du 29 mars prévue pour le Brexit. Il reviendrait ensuite aux 27 Etats de l’Union de décider, à l’unanimité, s’ils accordent ou non ce report.

Série d’amendements

L’adoption d’un amendement de report, pour éviter un « no deal » catastrophique pour l’économie, marquerait une victoire des pro-européens. Mais elle permettrait aussi à Mme May de faire pression sur les europhobes de son parti en renforçant la « menace » d’un « no Brexit », afin de les amener à voter son « deal ».

Une troisième série d’amendements, déposés par les tories Andrew Murrison et Graham Brady et probablement soutenus par Mme May, pose que le « backstop », la clause de garantie sur la frontière irlandaise qui prévoit un maintien provisoire dans l’union douanière et exaspère nombre d’élus, expire fin 2021, voire qu’elle soit retirée de l’accord. Ces perspectives sont exclues tant par l’UE que par Dublin. Mais l’adoption d’un amendement de ce type permettrait à Mme May d’accentuer la pression sur Bruxelles en assurant que de telles concessions permettraient de faire adopter l’accord.