Il est minuit passé. A L’Orphée, un bar de nuit de Pigalle, une silhouette à l’élégance d’un siècle passé vibre de tout son long à chaque nouvelle chanson et fait voler sa crinière soyeuse quand arrivent les refrains. Malgré la lumière tamisée, une araignée brille sur le costume à lavallière. Entouré de jeunes artistes, doctorants et cadres mal rasés, c’est bien Cédric Villani, le médaillé Fields devenu député de l’Essonne, qui bat frénétiquement la mesure, aux toutes petites heures de ce samedi 26 janvier.

Que ne faut-il pas faire pour devenir maire de Paris ! En campagne pour être désigné candidat par La République en marche, l’universitaire achève ici une folle journée « à la rencontre des Parisiens ». Depuis 5 heures du matin, il sillonne la capitale, se passionnant autant pour le réseau électrique de la SNCF que la technologie de la start-up Plume – « la meilleure du monde » – ou les travaux « incroyables » des Apprentis d’Auteuil. « Je veux être maire de Paris le jour et de Paris la nuit, de tous les Parisiens dans toutes les circonstances », assure-t-il. Y compris en boîte.

Candidat inédit

« Le terrain, c’est la base de la politique », confie le mathématicien. Installé au fond du bar, il détaille ses idées avec de grands gestes, déclare son amour pour la capitale et rit très fort lorsqu’on lui demande si ses concurrents pourraient, eux aussi, faire campagne dans le même genre de lieu. Il préfère mettre en avant son expérience. A Normale Sup, il avait été élu président du bureau des élèves. Alors, « les soirées étudiantes, j’en ai organisé pas mal… »

Ce soir-là, Cédric Villani est entouré de jeunes entre 25 et 30 ans. Des bénévoles fascinés par le caractère « absolument incroyable » de ce candidat inédit. Ils forment son premier cercle, sa garde rapprochée dans sa tentative de conquête de la ville. Malgré la confiance absolue qu’ils placent en leur mentor, celui-ci tempère leur enthousiasme : « Ce sera un peu plus dur que la campagne BDE », souffle-t-il. Puis il repart danser.