Arrivé au pouvoir à un moment critique pour l’Ukraine, le président Petro Porochenko a annoncé, mardi 29 janvier, son intention de briguer un second mandat lors de l’élection présidentielle du 31 mars, promettant de lancer le processus de l’intégration de son pays à l’Union européenne (UE) et à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).

« Le sentiment d’une profonde responsabilité devant mon pays, mes compatriotes (…), m’a motivé à présenter une nouvelle fois ma candidature au poste de président d’Ukraine », a déclaré sous les applaudissements M. Porochenko, élu en 2014 à la suite du mouvement pro-occidental du Maïdan, lors d’un rassemblement de ses partisans à Kiev. « Je demande aux électeurs un nouveau mandat pour garantir l’irréversibilité de notre intégration européenne et euro-atlantique (…), pour renouveler l’intégrité territoriale de l’Ukraine et apporter la paix à l’Ukraine », a-t-il poursuivi.

M. Porochenko a promis de déposer en 2024, soit au terme d’un nouveau mandat, une demande officielle d’entrée de l’Ukraine dans l’UE et d’obtenir de l’OTAN un plan d’action en vue de l’adhésion. « Seule une adhésion à part entière à l’UE et à l’OTAN garantira de façon définitive et irréversible notre indépendance et notre sécurité », a affirmé le chef de l’Etat.

Le processus de paix est au point mort

Surnommé le « Roi du chocolat » pour avoir fait fortune dans la confiserie, le milliardaire de 53 ans a été élu président en mai 2014 après des manifestations d’ampleur à Kiev ayant conduit à la destitution de son prédécesseur et à une crise ouverte avec la Russie voisine. Cet homme au long parcours politique promettait alors d’endiguer la corruption omniprésente, d’adopter des réformes de fond et de mettre fin en « quelques jours » au conflit avec les séparatistes prorusses dans l’est du pays, qui a fait depuis plus de dix mille morts.

Cinq ans plus tard, le processus de paix dans l’est est au point mort et le renforcement des liens de cette ex-république soviétique avec l’Union européenne apparaît désormais comme sa principale réussite, tandis qu’il a souvent été critiqué par la lenteur de la lutte contre la corruption. Si la récente création en Ukraine d’une Eglise orthodoxe indépendante de la tutelle religieuse de Moscou a donné un léger coup de pouce à sa popularité, sa réélection est pourtant loin d’être assurée.

Il est devancé dans les derniers sondages par l’ex-première ministre aux penchants populistes Ioulia Timochenko et est même talonné par un rival inattendu, le populaire comédien Volodymyr Zelensky.