La justice espagnole a décidé, mercredi 30 janvier, de rouvrir une enquête sur la greffe du foie subie en 2012 par l’ex-footballeur français Eric Abidal, alléguant l’existence de nouveau indices, selon la décision judiciaire consultée par l’AFP.

Dans leur avis, des magistrats de l’Audience provinciale de Barcelone estiment « accréditée l’existence de nouveaux indices à l’encontre » des personnes ciblées par l’enquête. « Il convient de rouvrir les procédures et de révoquer les résolutions » allant dans le sens d’un classement de l’affaire, ajoutent les juges.

Fin août 2018, le parquet espagnol avait demandé au juge qui s’occupe de l’affaire, d’émettre un mandat européen ordonnant au cousin d’Eric Abidal, Gérard Armand , de se soumettre à des examens pour prouver qu’il lui avait effectivement donné une partie de son foie.

Eric Abidal, aujourd’hui directeur sportif du Barça, a toujours maintenu que son cousin était le donneur. Le club et la Barcelona Hospital Clinic qui a réalisé la greffe, ont également nié toute irrégularité.

Manque de preuves

En juillet 2018, les procureurs basés à Barcelone avaient demandé une réouverture de l’enquête après des allégations selon lesquelles le FC Barcelone aurait acheté illégalement un greffon de foie pour leur joueur atteint d’un cancer.

L’affaire avait été classée dans un premier temps en raison d’un manque de preuves.

L’Organisation espagnole chargée des dons d’organes (ONT) avait appuyé la demande du parquet demandant la réouverture du dossier, alors qu’elle avait mené sa propre enquête concluant que la greffe menée en 2012 était légale.

Le journal en ligne El Confidencial avait toutefois fait état d’écoutes téléphoniques de l’ancien président du Barça, Sandro Rosell, en détention provisoire et renvoyé en justice dans une affaire de blanchiment, qui laisseraient penser que le club avait acquis illégalement un foie pour son ex-joueur.

Dans une interview au journal Le Midi Libre en juillet 2018, Gérard Amand, qui habite en France, avait affirmé n’avoir pas touché d’argent. « Rien, pas un centime ! Comment peut-on s’interroger là-dessus ? Moi j’ai simplement donné mon organe pour sauver un membre de ma famille. Je n’ai pas réfléchi », avait-il déclaré.