Le naufrage a eu lieu mardi environ trente minutes après que les bateaux surchargés eurent quitté, par une mer agitée, la localité de Godoria, située dans le nord-est de Djibouti. Leur destination était le Yémen, selon l’OIM. / - / AFP

Les recherches se poursuivaient, mercredi 30 janvier, au large de Djibouti au lendemain du naufrage de deux embarcations de migrants. Aux cinq corps déjà retrouvés mardi soir viennent s’ajouter 25 personnes découvertes mortes mercredi, a annoncé à la mi-journée, dans un communiqué, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Seize survivants ont été retrouvés, a précisé l’OIM, qui a expliqué dans ce même communiqué « apporter son soutien aux autorités djiboutiennes, qui continuent à patrouiller le littoral en quête d’autres survivants ».

Le naufrage a eu lieu mardi environ trente minutes après que les bateaux surchargés eurent quitté, par une mer agitée, la localité de Godoria, située dans le nord-est de Djibouti. Leur destination était le Yémen, selon l’OIM.

Le nombre de personnes se trouvant à bord des deux embarcations reste pour l’heure peu clair. Un des survivants a estimé à 130 le nombre de personnes à bord du bateau sur lequel il se trouvait, mais n’a pu préciser le nombre de passagers dans la seconde embarcation, a expliqué l’OIM, laissant craindre que le bilan des morts n’augmente encore.

Passage de migrants dans les deux sens

Le détroit de Bab al-Mandeb, qui sépare Djibouti du Yémen, a la particularité de voir des bateaux de migrants passer dans les deux sens : des migrants fuyant la guerre au Yémen croisent des bateaux remplis de migrants africains en quête de travail dans la péninsule Arabique par une route passant via le nord du Yémen.

Situé près de la Somalie instable et de l’Ethiopie, Djibouti est devenu ces dernières années un point de transit important pour les migrants. Mais les traversées se sont souvent révélées périlleuses.

En 2018, au moins 30 migrants de Somalie et d’Ethiopie qui tentaient sans doute de gagner Djibouti se sont noyés lorsque leur bateau a chaviré au large du Yémen. En août 2017, des dizaines de migrants de Somalie et d’Ethiopie qui se trouvaient à bord de deux bateaux à destination du Yémen sont morts après que des trafiquants d’êtres humains les eurent jetés à la mer.

En 2017, environ 100 000 migrants ont rejoint le Yémen. Mais certains d’entre eux rebroussent chemin face à la guerre et la crise humanitaire qui ravagent le pays. Selon l’OIM, plus de 200 000 migrants ont fui le Yémen en 2016 et 2017.

Le Yémen est déchiré depuis la fin de 2014 par un conflit qui a fait, depuis l’intervention militaire, en mars 2015, d’une coalition sous commandement saoudien, quelque 10 000 morts et plus de 56 000 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).