Saad Hariri, jeudi 31 janvier au palais présidentiel libanais de Baabda. / MOHAMED AZAKIR / REUTERS

Il aura fallu huit mois de tractations, sur fond de divisions politiques d’ampleur et de craintes d’une crise économique aiguë. Le Liban s’est doté jeudi 31 janvier d’un nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre sortant, Saad Hariri.

La formation du nouveau gouvernement, qui comprend trente ministres dont quatre femmes, a été dévoilée par un haut fonctionnaire lors d’une conférence de presse au palais présidentiel de Baabda. Les principales forces politiques du pays sont représentées au gouvernement, notamment le Courant patriotique libre (CPL) du président Aoun, ou encore son allié, le Hezbollah.

Les ministères de l’intérieur et de l’énergie ont été confiés à des femmes – une première au Liban. Le ministre des affaires étrangères, Gebran Bassil, qui est aussi le gendre du président Michel Aoun, conserve son poste, tout comme le ministre des finances, Ali Hassan Khalil.

« Nous devons tourner la page »

A l’issue des législatives de mai 2018, les premières du pays en près d’une décennie, le Hezbollah et ses alliés l’avaient emporté. Mais le Courant du futur, le mouvement de Saad Hariri, bien qu’en net recul, reste le parti le plus important à la Chambre des députés. M. Hariri avait donc été rapidement reconduit à son poste et chargé de former un nouveau gouvernement. Mais les tractations ardues sur la répartition des portefeuilles auront retardé de plus de huit mois la formation de cette nouvelle équipe ministérielle. 

Une période que Saad Hariri, qui dirigera son troisième gouvernement, espère désormais révolue, a-t-il fait savoir lors d’une conférence de presse :

« C’était une période politique difficile, surtout après les élections, et nous devons tourner la page et nous mettre au travail. »

« Nous sommes face à des défis économiques, financiers, sociaux et administratifs », a lancé M. Hariri, alors que l’économie du pays souffre notamment des répercussions de la guerre en Syrie voisine. Pays multiconfessionnel, le Liban est régi par un système politique visant à garantir un équilibre fragile entre les différentes communautés et les grands partis qui les représentent. L’ultime point de contentieux concernait la représentation au gouvernement de six députés musulmans sunnites, opposés à M. Hariri et alliés au Hezbollah chiite.