Geoffroy Roux de Bézieux est le président du Medef depuis le 3 juillet 2018. / ERIC PIERMONT / AFP

Le Medef, qui avait claqué la porte lundi de la négociation sur l’assurance-chômage pour protester contre les déclarations d’Emmanuel Macron sur le « bonus-malus », va revenir à la table des discussions, a indiqué jeudi 31 janvier son président Geoffroy Roux de Bézieux, dans un entretien donné au Parisien :

« Je vais proposer à nos instances – et je ne doute pas qu’elles acceptent – de revenir dans la négociation, même si elle est difficile. »

Les organisations patronales avaient suspendu lundi leur participation à la négociation, fâchées par la « détermination » affichée par Emmanuel Macron, lors de sa rencontre jeudi avec des citoyens dans la Drôme, à mettre en place le « bonus-malus » sur les contrats courts réclamé par les syndicats pour lutter contre la précarité.

« Désinciter à la précarité des contrats »

Mais le premier ministre, Edouard Philippe, a affirmé mercredi à l’Assemblée que c’était aux organisations patronales et syndicales de conduire la négociation, sans prononcer le mot « bonus-malus » honni par les organisations patronales :

« C’est à elles qu’il revient de définir les façons, les instruments, les moyens pour faire en sorte que notre système d’indemnisation du chômage puisse être à nouveau équilibré (…), favoriser le retour à l’emploi et, en tout état de cause, favoriser la pérennité des contrats et “désinciter” à la précarité des contrats. »

Le désaccord de lundi avait provoqué l’annulation d’une séance de négociations jeudi, au cours de laquelle le patronat devait présenter un texte global sur tous les points délicats, dont la lutte contre les contrats courts, la gouvernance du système et les règles d’indemnisation.

Lorsqu’une nouvelle séance sera reprogrammée, « nous allons faire des propositions alternatives [au bonus-malus] », a répété M. Roux de Bézieux. L’objectif est de conclure la négociation le 20 février. De son côté, le secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Jean-Eudes Du Mesnil, a indiqué que son organisation considérait « favorablement les déclarations du premier ministre » et allait « très rapidement consulter ses instances pour décider » d’un retour aux négociations.