L’affaire Benalla résumée en 5 minutes
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« Des gamins sans limites, animés par un sentiment de surpuissance. » Les nouvelles révélations de Mediapart sur Alexandre Benalla et Vincent Crase, publiées jeudi 31 janvier, ont encore fait bondir l’opposition.

Le site d’information a publié jeudi plusieurs enregistrements audio d’une conversation entre Alexandre Benalla, ancien conseiller d’Emmanuel Macron, et Vincent Crase, ex-employé de La République en marche (LRM) et gendarme réserviste. Selon Mediapart, les deux hommes se seraient retrouvés le 26 juillet 2018, quelques jours après les révélations du Monde et qu’ils ont été tous deux mis en examen pour des violences sur des manifestants le 1er-Mai. Or, cette rencontre constitue une violation de leur contrôle judiciaire.

Dans ces enregistrements, Alexandre Benalla se targue notamment du soutien du président de la République, alors que l’affaire qui porte son nom crée des remous jusqu’au sommet de l’Etat.

En outre, ces fichiers audio montrent que M. Benalla s’est intéressé de très près à un contrat noué par son ami Vincent Crase avec l’homme d’affaires russe Iskander Makhmudov, soupçonné d’être lié à la criminalité organisée. Le contrat prévoyait notamment la protection des biens immobiliers en France de l’oligarque et de sa famille à Monaco.

« Ces informations étayées rendues publiques par Mediapart confortent les questions que nous avons posées à M. Benalla sur l’hypothèse de sa collaboration à un contrat avec un oligarque russe pendant qu’il était en fonctions à l’Elysée », a réagi auprès Philippe Bas, président (LR) de la commission des lois du Sénat, constituée en commission d’enquête sur l’affaire Benalla.

« Ça veut dire qu’il a pu être sous la dépendance financière d’un proche du président de la Russie alors qu’il travaillait pour le président, a-t-il ajouté sur Europe 1 vendredi. Ça, c’est tout à fait inacceptable dans notre République. »

« L’Elysée cache une affaire d’Etat »

« Cette affaire est très grave », a sobrement déclaré le corapporteur Jean-Pierre Sueur (PS) sur Public Sénat :

« Et je rappelle simplement qu’il y a une loi qui prévoit des sanctions très lourdes lorsqu’on ment sous serment. Ça peut être cinq ans de prison, et une somme importante, 75 000 euros d’amende. »

Pour le sénateur François Grosdidier (LR), lui aussi membre de la commission d’enquête, MM. Benalla et Macron sont « des gamins sans limites, animés par un sentiment de surpuissance, qui s’exonèrent de toutes les règles de la République et qui méprisent tant les sénateurs que les forces de sécurité intérieure ». « Ces révélations sont la confirmation que depuis le début l’Elysée cache une affaire d’Etat aux Français », a, de son côté, réagi une des porte-parole des Républicains, Lydia Guirous.

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, n’a, pour sa part, pas commenté le fond des révélations de Mediapart, préférant y voir un « règlement de comptes au sommet de l’Etat ». Pour Ian Brossat, tête de liste du Parti communiste aux élections européennes, les liens entre le président de la République et son ancien collaborateur « sont plus profonds qu’ils ne l’ont dit » :

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