Ivan Ukhov en mars 2014, lors d’une compétition à Sopot, en Pologne. / ADRIAN DENNIS / AFP

Douze athlètes russes ont été suspendus pour dopage pour des périodes allant de deux à huit ans, a annoncé vendredi 1er février le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Le TAS, qui jugeait en première instance en raison de la suspension de la Fédération russe d’athlétisme, a notamment visé le champion olympique du saut en hauteur de 2012, Ivan Ukhov. Celui-ci est suspendu pour quatre ans à compter du 1er février. Tous ses résultats du 16 juillet 2012 au 31 juillet 2015 sont annulés rétroactivement, ce qui le prive de son titre de champion olympique.

L’institution qui siège à Lausanne a également suspendu pour quatre ans Svetlana Shkolina, championne du monde 2013 de la hauteur. Tous ses résultats entre le 16 juillet 2012 et le 28 juillet 2015 sont annulés, dont son titre de championne du monde.

Révélations du rapport McLaren

Les suspensions les plus lourdes, d’une durée de huit ans, ont été prononcées à l’encontre de deux lanceuses de marteau, Gulfiya Agafonova Khanafeeva et Tatyana Lysenko Beloborodva. Leurs suspensions courent respectivement de façon rétroactive depuis janvier 2017 et juillet 2016.

Ces décisions pourront faire l’objet d’un recours devant la division d’appel du TAS, dans un délai de vingt et un jours, a précisé le tribunal dans son communiqué. Elles s’appuient sur la base des révélations du rapport McLaren sur un système de dopage d’Etat en Russie, qui a valu au pays d’être mis au ban du sport international durant trois ans.

 

L’agence mondiale antidopage critiquée

Le 20 septembre, l’Agence mondiale antidopage (AMA) avait toutefois décidé de réintégrer l’Agence russe antidopage (Rusada), suspendue depuis novembre 2015. Cette décision a provoqué un déluge de critiques sur son indulgence supposée.

La Russie n’a pas satisfait aux conditions édictées par l’AMA, mais celle-ci a adapté ses demandes : elle réclamait la reconnaissance officielle d’un dopage facilité par les services de l’Etat et l’accès direct aux secrets renfermés dans le laboratoire de Moscou, afin de pouvoir sanctionner les athlètes russes dopés, pourtant elle n’a eu ni l’un ni l’autre. Sa décision a été jugée « déroutante et inexplicable » par l’Agence américaine antidopage (Usada), dont le patron, Travis Tygart, a estimé qu’elle « porte un coup terrible aux athlètes propres dans le monde ».

Au sein même de l’AMA, les critiques ont fusé. Sa vice-présidente, la Norvégienne Linda Helleland, qui a voté contre cette décision, a déclaré que celle-ci jetait « une ombre sur la crédibilité du mouvement antidopage ». Officiellement, l’Agence a fait savoir qu’elle se montrerait d’une sévérité sans précédent avec la Russie à l’avenir.