La centrale nucléaire de Fessenheim, le 27 février 2018. / Violetta Kuhn / dpa Picture-Alliance/AFP

Un an après avoir engagé les réflexions sur l’après-Fessenheim, élus et responsables territoriaux alsaciens et allemands ont signé vendredi avec François de Rugy, Emmanuelle Wargon et Jean-Bernard Lévy, pdg d’EDF, une « déclaration d’intention » pour la réalisation d’un projet d’avenir. Celui-ci reprend les quatre axes de travail déjà évoqués par le précédent secrétaire d’État à la transition écologique lors de sa venue en octobre 2018 : reconversion économique, amélioration des dessertes, transition énergétique et innovations.

Le programme n’est toujours pas assorti d’un engagement budgétaire ferme de la part de l’État. Il s’engage cependant à soutenir les trente projets les plus avancés à hauteur de 20 millions d’euros, venant s’ajouter aux 10 millions d’euros du fonds d’amorçage déjà annoncé. La ligne ferroviaire Colmar-Neuf-Brisach devrait notamment être modernisée et le port rhénan de Colmar va voir ses équipements renforcés.

EDF s’engage à hauteur de 13 millions d’euros

La zone d’activité de 200 ha située au nord de la centrale ne sera quant à elle commercialisée qu’à compter de 2021, à l’issue des études environnementales en cours. L’inscription du projet de territoire de Fessenheim dans la liste des dossiers prioritaires du traité d’Aix-la-Chapelle, signé le 22 janvier dernier, ouvre cependant la porte à la création d’une « zone franche » expérimentale, avec élaboration d’un régime fiscal et social spécifique. Elle sera gérée par une société d’économie mixte (SEM) incluant les collectivités allemandes, que François de Rugy souhaiterait voir en place l’été prochain.

EDF a, de son côté, annoncé plusieurs engagements, pour un total de 13 millions d’euros : participation à la cellule d’accompagnement des salariés des entreprises sous-traitantes, fonds d’investissement à destination des entreprises locales, création d’un hub d’innovation sur les énergies bas carbone et, surtout, implantation d’un centre de démantèlement des pièces métalliques des centrales nucléaires. L’outil pourrait aussi servir au traitement des éléments des centrales nucléaires allemandes, mais pour l’heure le land voisin du Bade-Wurtemberg voit d’un mauvais œil la construction d’une telle usine.

Si les élus locaux saluent l’intelligence collective ayant présidé à l’élaboration du projet, tous restent sur leur faim quant aux engagements apportés par l’État. « Nous avons signé une déclaration d’intention. Après, il y a les preuves d’amour. Or nous avons encore besoin de preuves de la part de l’État », a ainsi lancé Jean Rottner, président de la région Grand Est. Le dossier Stocamine apparaît aux yeux des élus alsaciens comme un abcès dans un territoire que se veut, demain, exemplaire en termes de développement durable. Mais pour M. de Rugy, les deux dossiers « n’ont rien à voir ».