Des manifestants s’opposent à la police, le 26 janvier à Toulouse, lors de « l’acte 11 » des « Gilets jaunes ». / PASCAL PAVANI / AFP

La police de Toulouse a ouvert une « enquête administrative » à propos de la divulgation par un syndicat policier d’une vidéo, dans laquelle on entend des policiers commenter en des termes véhéments une charge de manifestants « gilets jaunes » contre des forces de l’ordre.

L’enquête a été ouverte par la direction départementale de la sécurité publique de Haute-Garonne, qui a confirmé une « captation illégale d’images et de sons » au sein du centre de commandement et d’information de Toulouse le 12 janvier, a annoncé vendredi 1er février la préfecture dans un communiqué. L’enquête a été ouverte « pour violation du secret professionnel et recel, afin que toute la lumière soit faite sur ces faits », a ajouté la préfecture.

« Des commentaires spontanés »

La vidéo a été publiée sur le compte Twitter du syndicat de policiers VIGI, ultraminoritaire et autrefois affilié à la Confédération générale du travail (CGT). On y entend plusieurs policiers réagir, à chaud, à des images retransmises en direct de la place du Capitole, à Toulouse, où leurs collègues se font charger par des individus portant des gilets jaunes. « Mais, putain ! faut tirer, quoi ! », lance une voix de femme. « Quand je te dis qu’il faut aligner deux, trois bastos », renchérit l’un de ses collègues, sans préciser de quelle nature d’armes il parle. Aucun élément ne permet d’exclure que le policier fasse référence à une munition de lanceur de balles de défense (LBD).

Selon la préfecture, la scène des « policiers attaqués » a provoqué « l’émoi des personnes visionnant en direct ces images, se traduisant par des commentaires spontanés ». Mais alors que la polémique sur l’usage des lanceurs de balles de défense enfle, sur fond de blessés toujours plus nombreux parmi les manifestants « gilets jaunes », la vidéo n’a pas manqué de susciter la polémique.

« La politique du gouvernement amène des tensions »

Dans un second tweet, le syndicat VIGI précise que « le but [de la diffusion de cette vidéo] n’est pas d’incriminer nos collègues. Juste montrer que la politique du gouvernement amène des tensions, des mots qui dépassent nos pensées, des gestes qui n’auraient pas été commis habituellement ».

Toulouse constitue, avec Bordeaux, un des bastions du mouvement des « gilets jaunes » depuis le début du mouvement, le 17 novembre. Les manifestations sont régulièrement marquées par de violents affrontements entre forces de l’ordre et fauteurs de troubles, et par d’importantes dégradations dans le centre de la Ville rose.

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