La police indonésienne est toujours à la recherche d’un Français originaire de Béthune (Pas-de-Calais), suspecté de trafic de drogue, qui s’est évadé dans la nuit du 20 au 21 janvier de sa prison de Lombok, une île voisine de Bali durement touchée par un séisme à l’été 2018. La responsable du centre de détention de la police sur l’île a reçu des versements de plus de 900 euros peu avant l’évasion, a indiqué la police.

« De l’argent a été transféré par les parents du suspect » via Western Union, a expliqué Agus Salim, un responsable de la police de la région occidentale des Petites îles de la Sonde. « Sa mère a reconnu avoir fait un versement de quelque 500 euros », soit la moitié de la somme mentionnée, « mais dans le but d’améliorer les conditions de détention de Félix Dorfin », a indiqué une source proche du dossier à l’AFP.

Le Français de 35 ans avait été interpellé à la fin de septembre à l’aéroport de Lombok avec plusieurs types de drogues, dont de la cocaïne, de l’ecstasy et des amphétamines, dissimulées dans une valise à double fond. Il se trouvait dans un centre de détention de la police dans l’attente de son procès et d’une probable condamnation à une lourde peine quand il s’est enfui.

900 euros transférés à une policière

L’Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du monde, a fait de la lutte contre la drogue l’une de ses priorités. Sa législation anti-stupéfiants est parmi les plus restrictives au monde, et les trafiquants encourent de longues peines de prison, voire la peine de mort.

Une policière soupçonnée d’avoir aidé à l’évasion, identifiée seulement par les initiales « TM », a reçu des virements d’un total de 14,5 millions de roupies (environ 900 euros), dont au moins un viendrait des parents de Félix Dorfin. Elle a utilisé ces fonds pour faire des achats pour Félix Dorfin, lui a donné un téléphone et une couverture qu’il a pu utiliser pour s’échapper, selon les autorités.

Les circonstances exactes de son évasion n’ont pas été éclaircies. La police avait expliqué précédemment qu’il avait scié les barreaux de la cellule, et qu’il s’était échappé du deuxième étage du centre de détention de la police en descendant avec un sarong, une pièce de tissu et des rideaux attachés ensemble en guise de corde.

Le Français a aussi reçu des colis d’une femme non identifiée. « Le deuxième paquet n’a pas été vérifié » par la sécurité. « C’était une erreur fatale puisqu’il pouvait contenir une scie », a noté Agus Salim. Les évasions sont relativement courantes en Indonésie, où les prisons sont souvent surpeuplées, présentent des conditions sanitaires précaires, et sont parfois mal gardées. En juin 2017, quatre détenus étrangers se sont évadés d’une prison balinaise en creusant un tunnel. Un Malaisien et un Australien sont toujours recherchés.