Le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, et la tête de liste du parti pour les élections européennes, François-Xavier Bellamy, lors d’une visite à Trévenans (Territoire de Belfort), le 1er février 2019. / SEBASTIEN BOZON / AFP

Ce devait être le lancement de campagne des élections européennes pour le parti Les Républicains (LR). L’occasion pour Laurent Wauquiez, président de la formation, d’emmener en ce 1er février glacial son trio de têtes de liste – François-Xavier Bellamy, Agnes Evren et Arnaud Danjean – à la rencontre des Français. Mais aussi d’entamer son grand tour de France, une quinzaine de départements visités en deux semaines. Première étape, Belfort, un lieu où le président de LR a choisi de venir « écrire une nouvelle page » pour une « nouvelle droite ».

Car les trois personnes choisies par M. Wauquiez pour incarner LR lors du scrutin du 26 mai sont peu connues des électeurs. Certes M. Danjean, ex-soutien d’Alain Juppé, n’en est pas à sa première campagne européenne et compte plusieurs années de politique derrière lui. Idem pour Mme Evren, vice-présidente de la région Ile-de-France chargée de la culture et du patrimoine, et passée par le cabinet de François Baroin à Bercy.

François-Xavier Bellamy, bien qu’élu municipal à Versailles, lui, fait figure de novice. Un choix assumé par Laurent Wauquiez qui a encore insisté vendredi 1er février sur la nécessité de « nouveaux visages (…) complémentaires » pour « porter » et « incarner » le projet. De « nouveaux visages » qui n’ont pas été beaucoup vus ni entendus par les militants lors de ce déplacement. Arrivé en fin de matinée, Laurent Wauquiez a assuré seul son discours de près d’une heure devant un parterre d’un peu plus de deux cents personnes à la mairie de Belfort.

« C’est Laurent Wauquiez qui l’a choisi, donc ça me va »

Le trio de candidats aux européennes est arrivé, pour sa part, comme prévu dans le programme, à 14 heures pour la visite d’une entreprise de maçonnerie et la rencontre d’une délégation d’artisans francs-comtois. Loin des adhérents, mais pile à temps pour un baptême du feu accéléré sur le thème de la crise des « gilets jaunes ». Réunis dans un abri de fortune en face de l’entreprise où devaient avoir lieu les discussions avec les artisans, les « gilets jaunes » ont été reçus, en délégation, et en dehors de la presse, par Laurent Wauquiez.

Au départ un peu timide, M. Bellamy, sourire aux lèvres, toujours à proximité du patron des Républicains, a fini par s’exprimer devant les commerçants avec lesquels il a parlé d’apprentissage. Puis devant les « gilets jaunes » que les deux hommes sont retournés voir à leur abri. « Il faut entendre ces revendications et répondre de façon concrète. Il n’y aura pas de solution s’il n’y a pas de réponse », a répondu le philosophe à un homme qui lui expliquait les motivations du mouvement. Un apprentissage du terrain pas à pas.

Pour Martine, adhérente venue écouter le leader de la formation de droite, qu’importe si les trois personnalités de tête de liste n’étaient pas là à la rencontre publique de midi. « Moi, je ne le connais pas, mais c’est Laurent Wauquiez qui l’a choisi, donc ça me va », estime cette adhérente de LR. Comme si M. Wauquiez était la réelle tête de liste de cette campagne dans laquelle il a bien l’intention de s’impliquer…