« Daphnis et Chloé », de Jean-Christophe Maillot pour les Ballets de Monte-Carlo. / MARIE-LAURE BRIANE

LES CHOIX DE LA MATINALE

De nombreux chorégraphes contemporains relèvent le défi de se confronter à des partitions musicales emblématiques pour en donner des versions scéniques inédites et en révéler des nuances cachées. L’occasion de revoir et de réécouter ces classiques d’un œil neuf.

Le « Boléro » de Maurice Ravel, revu par Angelin Preljocaj

« Gravité », chorégraphie d’Angelin Preljocaj pour quinze interprètes. / JEAN-CLAUDE CARBONNE

Sans aucun effet d’annonce, comme c’est généralement le cas depuis sa création en 1928, Angelin Preljocaj, figure de la scène chorégraphique depuis le début des années 1980, a glissé dans sa nouvelle pièce Gravité, pour quinze interprètes, une pochette surprise : un Boléro, inspiré par les trous noirs cosmiques.

Beau comme un cercle rituel passé au tamis des images kaléidoscopiques du cinéaste Busby Berkeley, cette vision clôt Gravité dans une transe magique.

« Gravité », d’Angelin Preljocaj. Théâtre de Chaillot, Paris 16e. Du 7 au 22 février.

« Les Noces » d’Igor Stravinsky, relues par Pontus Lidberg

« Les Noces », de Pontus Lidberg, en répétition à l’Opéra de Paris. / ANN RAY / ONP

La partition somptueuse de Stravinsky, mise en scène en 1923 par la chorégraphe et danseuse Bronislava Nijinska, fait l’objet d’une relecture du chorégraphe suédois Pontus Lidberg, directeur depuis 2018 du Danish Dance Theatre de Copenhague.

Dans cette version pour trente-cinq danseurs, créée pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, Lidberg entend travailler sur « la relation à l’autre », thème central de son œuvre.

« Les Noces », de Pontus Lidberg. Opéra de Paris, Palais Garnier, Paris 9e. Du 5 février au 2 mars.

Le « Prélude à l’après-midi d’un faune » de Debussy, rebaptisé par Sidi Larbi Cherkaoui

« Faun », de Sidi Larbi Cherkaoui à l’Opéra de Paris. / JULIEN BENHAMOU / ONP

Sur la fameuse partition écrite en 1894 par Claude Debussy et immortalisée en 1912 dans la chorégraphie de Vaslav Nijinski, l’artiste belge Sidi Larbi Cherkaoui, sous l’influence du poème de Stéphane Mallarmé, a resserré le propos autour d’un duo. Il l’a rebaptisé Faun, pour mieux pointer l’étrange animalité de cette créature mythologique.

« Faun », de Sidi Larbi Cherkaoui. Opéra de Paris, Palais Garnier, Paris 9e. Du 5 février au 2 mars.

« Daphnis et Chloé » de Maurice Ravel, revu par Jean-Christophe Maillot

« Daphnis et Chloé », de Jean-Christophe Maillot pour les Ballets de Monte-Carlo. / MARIE-LAURE BRIANE

Le chorégraphe Jean-Christophe Maillot, directeur des Ballets de Monte-Carlo, a misé sur un quatuor pour évoquer la fameuse rencontre de Daphnis et Chloé, sur la musique de Ravel. Deux couples d’amoureux se contemplent dans le miroir du temps et de l’âge, entre fraîcheur juvénile et maturité assagie.

Dans une scénographie du plasticien Ernest Pignon-Ernest, ce spectacle sur le désir et son élan créé en 2010 est repris dans le programme-hommage consacré aux Ballets russes.

Semaine Ballets russes, par les Ballets de Monte-Carlo. Théâtre des Champs-Elysées, Paris 8e. Du 8 au 10 février.