France 2, samedi 2 février à 21 heures, divertissement

« Je n’ai jamais, jamais, jamais vécu un “Taratata”comme ­celui-là », lance Nagui, mardi 30 janvier, avec toute la ­conviction dont il peut faire preuve, à propos du concert enregistré au Zénith le 17 janvier et ­diffusé samedi 2 février sur France 2. Comme chaque matin, il se rend à la Maison de la radio pour animer sa quotidienne sur France Inter, « La Bande originale », à 11 heures. Cet après-midi-là, il sera à France 2 pour « N’oubliez pas les paroles », jeu-karaoké diffusé en semaine à 18 h 50. Mais de toutes ses activités, il en est une qui aura toujours « une place très particulière », c’est « Taratata ».

Lire le portrait : L’insubmersible Nagui

Le charme des premières fois, « première émission que l’on ait fabriquée, structurée, portée de nos mains, avec Jean-Philippe Bourdon [lumière-photo], Gérard Pullicino [réalisateur], Patrice Cramer [son] et Marie Prycko [programmation] ». C’était en décembre 1992. Antenne 2 accepte le concept, mais veut que Nagui trouve un producteur. Or aucun ne veut prendre un tel risque. Poussé par Gérard Pullicino, Nagui crée sa propre maison de production, Air Productions.

Premier direct, dans un petit studio, en public restreint, Nagui reçoit des artistes pas forcément connus, mais qui acceptent de chanter en live. Entendre de vraies voix, de vrais sons : « Taratata »a trouvé la clé du succès, malgré les décalages, les reports, les changements de formats, les menaces de suppression…

La garde rapprochée de Nagui

Les come-back aussi. Agé de plus de 50 ans, Nagui a le profil de l’élite que la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, ne veut plus croiser dans ses couloirs. C’est pourtant elle qui annonce, dès son arrivée en août 2015, le retour d’un « Taratata » mensuel, après deux ans d’absence. Un mystère que Nagui élude.« C’est le produit, le public auquel on s’adresse qui sont importants. » L’audience aussi, puisque, instinctivement, Nagui enchaîne : « “N’oubliez pas les paroles” [du 28 janvier] est leader toutes catégories confondues [2,9 millions de téléspectateurs]. Je n’ai donc pas de motif de m’inquiéter. »

Pour le concert du Zénith, Nagui s’était entouré de sa garde rapprochée, tous parrains du Téléthon : Zazie, Marc Lavoine, Patrick Bruel, Pascal Obispo et Garou. Aux instruments, des musiciens « parmi les meilleurs de la place de Paris », précise cet amoureux de musique. Baskets à paillettes, saxophone, générique signé Goldman… l’ADN des « Taratata »« goupillés » par Nagui est là. Certains duos étaient prévus, avec Kimberose, K. Maro, Kad Merad ; d’autres sont des « surprises ». Sans « spoiler », la prestation du pianiste Alain Lanty est chargée d’émotion.

Sincérité

L’objectif est atteint : « 5 000 à 6 000 personnes chantent en parfaite communion avec les artistes », à l’aide d’un prompteur, non visible du téléspectateur. De là à dire que l’on n’avait « jamais, jamais vécu un tel “Taratata” » ? Ce qui est sûr, c’est qu’une sincérité se dégage des musiciens, des choristes, et de cette « bande des 5 ». Ce soir-là, ils étaient là pour faire ce qu’ils aiment, chanter, et partager.

« Tu tiens un nouveau concept », s’amusent Bruel et Obispo en plein show. « Ça ne ressemble à rien ! », se félicite Nagui. Peut-être pour se rassurer. Ce samedi, il affronte en prime time un poids lourd du divertissement sur TF1 : Arthur et son « Vendredi, tout est permis ».

Taratata 100 % Live au Zénith, 160 min. mytaratata.com/taratata/528/taratata-100-live-au-zenith-2018