Le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin le 31 août 2018. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Jusqu’ici, il y avait comme un doute, que Gérald Darmanin a finalement tenu à dissiper dimanche 3 février dans un entretien au Parisien. Le ministre de l’action et des comptes publics veut rester à son poste, et il le dit. Le décès le 24 janvier du maire de Tourcoing, Didier Droart, avait relancé les spéculations sur le devenir de l’ancien sarkozyste.

« Servir la France c’est un honneur, une chance. Alors, tant que le président de la République et le premier ministre me feront confiance, je continuerai ma tâche au gouvernement », explique Gérald Darmanin, qui conduit actuellement depuis Bercy la mise en place du prélèvement à la source. « Le pays connaît des moments difficiles et je ne suis pas du genre à ne pas assumer mes responsabilités, à abandonner au milieu du chemin », ajoute-t-il.

« Je n’imagine pas la vie politique sans avoir un ancrage local »

Les obsèques de Didier Droart, mort à l’âge de 71 ans des suites d’un cancer, ont eu lieu samedi en présence, notamment, de Gérald Darmanin et du premier ministre Edouard Philippe. Alors que le prochain maire de Tourcoing doit être élu le 7 février, M. Darmanin, soucieux de respecter une période de deuil, n’avait jusqu’ici pas fait part de ses intentions, laissant planer le doute sur le fait qu’il puisse briguer le fauteuil de maire, et donc quitter le gouvernement.

Dans l’entretien au Parisien, le ministre répète toutefois qu’il souhaite être candidat aux élections municipales de 2020 à Tourcoing, dont il reste le premier adjoint :

« J’aime Tourcoing, c’est là où je retournerai quand mon expérience gouvernementale se terminera. Et je serai bien sûr candidat aux élections municipales en 2020, car je n’imagine pas la vie politique sans passer par le suffrage universel, sans avoir un ancrage local. »

Gérald Darmanin dit avoir « tout de suite écarté » l’hypothèse d’un cumul de fonctions de maire et de ministre. L’Elysée avait rejeté cette hypothèse vendredi, « conformément à la doctrine établie depuis le début du quinquennat ». Le non cumul d’une fonction de ministre avec celle de maire ou de président d’un exécutif local n’est pas une obligation légale. « Rien n’empêche aujourd’hui un ministre d’être maire dans la loi », avait ainsi rappelé jeudi le ministre des relations avec le Parlement, Marc Fesneau.

Le ministre veut s’attaquer aux niches fiscales

Dans cette même interview, le ministre de l’action et des comptes publics rappelle son désaccord quant à l’idée d’un « plein retour de l’ISF » (impôt de solidarité sur la fortune). Il propose de s’attaquer aux niches fiscales en diminuant « le plafond global des niches, ou [en les mettant] sous conditions de ressources pour qu’elles profitent aux classes moyennes et populaires plutôt qu’aux plus aisés ».

La réduction des niches fiscales est l’une des suggestions les plus populaires sur le site du « grand débat », lancé par Emmanuel Macron à la suite du mouvement des « gilets jaunes », où certains appellent à une « remise à plat » des dispositifs en vigueur, afin de ne conserver que « celles qui sont une incitation forte au soutien économique ».

Selon la Cour des comptes, près de 450 niches fiscales existent actuellement en France, dont le crédit impôt recherche, l’aide à l’emploi à domicile ou l’abattement fiscal pour les journalistes. En 2018, le coût total de ces dispositifs s’est élevé à 100 milliards d’euros, selon Bercy.