Nicolas Hulot, à Paris, le 4 septembre 2018. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

Monsanto est la « pire firme du monde », selon Nicolas Hulot, qui n’a pas retenu ses coups contre le géant mondial de l’industrie agrochimique dans le Journal du dimanche (JDD) du 3 février. L’ancien ministre de l’écologie y relate notamment avoir appris de la part d’une de ses connaissances que Monsanto avait demandé à « une officine belge » de ternir sa réputation. L’entreprise qui est aujourd’hui propriété du groupe Bayer a démenti auprès du JDD ce qu’elle considère comme des « allégations très graves et diffamatoires ».

« Des comptes à rendre »

M. Hulot a dénoncé avec vigueur dans cet entretien la capacité d’influence de Monsanto et la démission des décideurs face à ses agissements. « Je ressens une profonde colère face à l’indulgence dont bénéficie Monsanto : toutes les portes lui sont ouvertes dans la plupart des institutions. Ce lobbying musclé est intense » a-t-il déclaré au JDD .

Nicolas Hulot s’exprimait à l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle étape du procès au civil qui oppose depuis douze ans l’agriculteur charentais Paul François à la multinationale. M. François estime en effet avoir été intoxiqué en 2004 par un herbicide produit par Monsanto et retiré du marché depuis. Dénonçant la volonté de Monsanto de « mettre les ressources alimentaires en coupe réglée » avec ses organismes génétiquement modifiés (OGM) tout en commercialisant des pesticides dont la toxicité est attestée, M. Hulot a estimé que « tous ceux qui ont participé par ignorance, complaisance ou cupidité à leur défense auront un jour à rendre des comptes. »

Qui se cache derrière les lobbys ?
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