Bilal Hassani, le chanteur qui va représenter la France à l’Eurovision, le 28 janvier 2019 à Paris. / THOMAS SAMSON / AFP

Critiqué pour plusieurs publications passées sur les réseaux sociaux, le chanteur Bilal Hassani a appelé lundi 4 février ses détracteurs à faire baisser la pression. « Lâchez-moi, laissez-moi tranquille, laissez-moi vivre s’il vous plaît. Je suis un être humain comme un autre, et eux me prennent pour un objet, leur punching-ball », a dénoncé le candidat de la France à l’Eurovision dans un entretien au Parisien.

Déjà victime d’une campagne de haine homophobe en ligne, pour laquelle il a porté plainte contre X la semaine dernière, Bilal Hassani, 19 ans, a fait l’objet au cours de ces derniers jours de nouvelles attaques. Elles concernent, d’une part, un tweet datant de 2014, dans lequel il accuse Israël de « crime contre l’humanité » ; et, d’autre part, une vidéo de 2018 où il dit, en s’amusant : « La France a vraiment souffert, attentats par-ci, attentats par-là, ouhouh ! »

Le sénateur Les Républicains Henri Leroy a envoyé samedi une lettre au jury de l’Eurovision pour lui demander d’écarter le jeune homme du concours. Il juge que la vidéo « se moque des attentats de Paris » et que Bilal Hassani, « un bien triste exemple pour notre jeunesse », « incite à la banalisation du terrorisme ».

« Accusations extrêmement blessantes »

« Il n’y a rien de malveillant. Aujourd’hui, on sort la vidéo de son contexte, on la réinvente pour faire croire que je suis proattentats », a répondu le chanteur dans Le Parisien. Il a assuré qu’il s’agissait en réalité d’une parodie d’une vidéo devenue virale après la victoire de la France à la Coupe du monde de football, vidéo sur laquelle on peut voir un supporter très joyeux dire ces mêmes mots. « Les gens l’ont reprise en chansons, elle a inspiré des chorégraphies », a-t-il expliqué. « Ces accusations sont extrêmement blessantes pour moi, je suis Français et j’ai énormément souffert en 2015, comme tout le monde. »

Quant au tweet de 2014 sur Israël, « à l’époque, j’étais jeune (14 ans), et bête. Je partageais mon mot de passe avec une dizaine de personnes. () Si j’avais été l’auteur de ces tweets, j’aurais fait du nettoyage pour les cacher, mais je ne connaissais pas leur existence », a-t-il assuré. « Je ne considère pas qu’Israël soit responsable de crime contre l’humanité », a-t-il ajouté, se disant « tellement heureux » d’y aller pour l’Eurovision en mai.

Des internautes « qui savent très bien ce qu’ils font, ont envie de me voir tomber », a commenté M. Hassani. « Ça dérange beaucoup que mes parents soient nés au Maroc et que je sois homo, on ne peut pas le nier. Et que je porte les couleurs de mon pays », a-t-il poursuivi, se disant « encore plus déterminé à répondre à tous ces haineux, à porter plainte en diffamation ».