Kylian Mbappé s’est réjoui d’avoir affronté une équipe au jeu ouvert, à une semaine du match contre Manchester United. / ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Rester dans une bulle d’optimisme quand tout, autour de vous, semble vous promettre la catastrophe. Tel était l’état d’esprit du Paris Saint-Germain après la défaite à Lyon dimanche 03 février, sa première cette saison en championnat (2-1).

Inquiets, les Parisiens, à neuf jours d’un déplacement à Manchester United en huitième de finale aller de la Ligue des champions ? Pensez-donc ! « Pas d’inquiétude », assure Thiago Silva. « Ca ne m’inquiète pas du tout », embraye Kylian Mbappé. « Je ne suis pas déçu, pas inquiet ou quoi que ce soit. Il y a des choses à améliorer mais j’ai vu beaucoup de très bonnes choses », assène Thomas Tuchel.

Au contraire : cette défaite, ont estimé les Parisiens, étaient la meilleure manière de préparer Manchester United. Parce qu’elle a été concédée contre le meilleur Olympique lyonnais à l’issue d’un match à l’intensité de Ligue des champions.

« Ca fait du bien de faire des matchs comme ça. C’est bien d’être mis en difficulté, c’est ce qu’on veut, c’est ce qu’on attend, des équipes qui jouent », a estimé Mbappé. « C’est de ce niveau dont on a besoin pour s’améliorer : la pression, la vitesse et l’agressivité de ce match, a savouré Tuchel. C’est le niveau d’un huitième de finale, c’est le niveau de Manchester. Et nous sommes capables de lutter à ce niveau », estime l’Allemand pour qui la rencontre aurait aussi bien pu être remportée par les siens.

Depuis décembre, la tendance s’est inversée

Il faut une certaine foi en la destinée de son équipe, de celle que peut encore avoir un jeune entraîneur qui vient d’arriver sur le banc du PSG, pour aborder en confiance ce huitième de finale. Entre le tirage au sort, en décembre, et la rencontre, le 12 février prochain, tout s’est conjugué pour faire de Paris l’outsider d’un duel qu’on lui promettait de gagner en jouant les yeux bandés.

Le remplacement de José Mourinho, à la tête d’une équipe mancunienne dépressive, par Ole Gunnar Solksjaer, qui s’est appliqué à réinsuffler aux Red Devils le plaisir de jouer ; la crise de panique de Paris autour de son milieu de terrain, initiée par la mise à l’écart d’Adrien Rabiot et amplifiée par la blessure de Marco Verratti ; les tensions en coulisse générées par un mercato hivernal délicat ; et bien sûr la blessure du totem Neymar. Ne manquaient plus que quelques défaites pour saper la confiance accumulée par les Parisiens à l’automne. Elles sont arrivée, en Coupe de la Ligue contre Guingamp (1-2) et en championnat à Lyon.

Le parallèle est frappant avec la situation l’année passée, lorsque le PSG, déjà sans Neymar, avait été éliminé par un Real Madrid en pleine renaissance.

Le désert au milieu de terrain

Dimanche, la vision conjuguée des prestations de Paul Pogba avec Manchester United et du milieu de terrain parisien à Lyon avait de quoi refroidir les plus optimistes. Le trio Julian Draxler - Marquinhos - Dani Alves, dans sa version « Parc OL », s’accommoderait mal de la densité physique et la justesse technique montrée par Paul Pogba à Leicester. A Lyon, le milieu parisien fut un désert dans lequel Tanguy Ndombele s’est promené à loisir.

Mardi prochain, ce milieu de terrain pourrait avoir une autre allure. Marco Verratti, blessé le 19 janvier à une cheville, devrait être de retour et redonner un peu de hargne et de force de percussion aux Parisiens. Leandro Paredes sera peut-être en état de débuter la rencontre. Et cette défaite à Lyon est la meilleure publicité pour le retour d’Adrien Rabiot, désiré par Thomas Tuchel mais refusé jusqu’à présent par ses dirigeants.

L’entraîneur allemand n’aurait aucune garantie sur la condition physique et psychologique de son joueur, endeuillé par la mort de son père il y a une semaine. Mais son homologue de Lille Christophe Galtier, interrogé dimanche sur Canal Plus, a estimé que se passer de Rabiot était « une grosse erreur ».

« J’ai confiance en tous les joueurs qui sont là, à ceux qui sont dans mon vestiaire », a dit Tuchel dimanche soir. Il n’a pas d’autre choix.