Oui, Lyon, à domicile, a fait tomber pour la première fois le PSG en championnat.

Oui, le XV de France a subi le plus gros renversement de situation de l’histoire du Tournoi des six nations face au Pays de Galles.

L’erreur de Yoann Huguet menant à l’essai du Gallois George North. / Christophe Ena / AP

Oui, l’Olympique de Marseille a encore perdu, avec un Balotelli très discret.

L’entraîneur de l’OM, Rudi Garcia, donnant des indications à Mario Balotelli. / FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Mais il s’est passé autre chose ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes peut-être passés à côté.

Les trois leçons du week-end

  • La Solitude, tu dompteras

Pour ses deuxièmes mondiaux de skicross, le Français François Place n’a pas fait les choses à moitié : le voilà champion du monde d’une discipline qu’il n’a découvert que récemment, après une première carrière en ski alpin – 39 courses, zéro point en Coupe du monde. Médaillé de bronze en 2017, l’ancien slalomeur de 29 ans a parfaitement négocié son virage vers une nouvelle discipline. Il a devancé le duo canadien Brady Leman et Kevin Drury en finale des championnats du monde de Solitude, aux Etats-Unis.

Place est l’homme que l’équipe de France n’attendait pas sur ces Mondiaux. Mais ni Bastien Midol, numéro un mondial, ni Jean-Frédéric Chapuis, champion olympique en 2014, n’ont pu atteindre la finale. Blessé à l’épaule au mois de décembre, Place n’avait repris la compétition que deux semaines avant les Mondiaux.

  • Les femmes, tu imiteras

Les Françaises, détentrices du Grand chelem, ont parfaitement entamé le Tournoi 2019. / SYLVAIN THOMAS / AFP

Le XV de France qui gagne était de sortie ce week-end. Les Françaises ont tenu leur rang pour le match d’ouverture du Tournoi des six nations féminin, en écrasant les Galloises 52-3, avec neuf essais inscrits. Tenantes du titre – elles ont réalisé le Grand Chelem en 2018 –, les Bleues n’ont fait qu’une bouchée de Galloises dépassées, incapables de contenir une équipe de France en pleine forme.

Les Bleues, qui restent sur une victoire historique contre les Néo-Zélandaises en novembre 2018, ont su trouver des automatismes malgré un groupe largement remanié depuis le tournoi précédent. De bon augure, avant un déplacement périlleux en Angleterre, qui fera figure de premier gros test dans ce Tournoi 2019.

  • Ta revanche, tu prendras

Cette fois, Mathieu Van der Poel n’a pas tremblé. Le Néerlandais, qui a survolé la saison de cyclo-cross, a remporté dimanche, au Danemark, son deuxième titre de Champion du monde. Oui : c’est seulement le deuxième pour le petit-fils de Raymond Poulidor, qui brille depuis cinq ans dans cette discipline mais à qui échappait depuis trois ans le maillot arc-en-ciel, au profit de son rival belge Wout Van Aert. Aussi jeune (24 ans), presque aussi dominateur, Van Aert n’a pas pu rivaliser cette fois-ci, lâché par le Néerlandais, qui a terminé en solitaire une course parfaitement maîtrisée.

L’un comme l’autre vont désormais pouvoir se tourner vers leurs objectifs sur route, après une première saison en pointillé mais pleine de promesses, notamment dans les classiques. Mathieu Van der Poel, déjà champion des Pays-Bas sur route, tentera notamment sa chance sur Gand - Wevelgem et le Tour des Flandres. Wout Van Aert, impressionnant pour sa première campagne en 2018 (10e de Gand-Wevelgem, 9e du Tour des Flandres, 13e de Paris-Roubaix), ajoutera à son programme Milan-San Remo pour sa première saison avec sa nouvelle équipe Jumbo-Visma.

La femme du week-end : Nadia Nadim

Depuis son arrivée en France, la footballeuse Nadia Nadim a passé plus de temps à la télévision que sur les terrains – ce qui fait d’elle un cas à part. La joueuse du Paris-Saint-Germain, recrutée en janvier, est entrée en jeu pour la première fois samedi au stade Jean-Bouin face à Montpellier. Et elle a marqué un quart d’heure plus tard (victoire de Paris 4-0), comme pour prouver qu’elle n’était pas qu’une belle histoire.

En effet, si Nadia Nadim, 31 ans, est apparue sur toutes les télévisions et radios de France depuis début janvier, c’est plus pour les quinze premières années de sa vie que les quinze dernières. Née à Herat, en Afghanistan, sa vie a basculé lorsque son père, un haut gradé de l’armée afghane, a été tué par les talibans alors qu’elle avait 11 ans. S’ensuit un périple avec ses quatre sœurs et sa mère, qui doit les mener clandestinement jusqu’à Londres, où vit la famille éloignée. Mais après l’Italie, un camion les conduit finalement au Danemark – où elle découvre, dans un camp de réfugiés, que les femmes peuvent aussi jouer au football.

En 2009, elle est devenue la première Danoise née à l’étranger à porter le maillot de la sélection nationale. Comme son homologue Pione Sisto chez les hommes, elle est devenue un symbole de l’intégration des réfugiés au Danemark, alors que le Parti populaire danois, hostile à l’immigration, est désormais la deuxième force du pays. Pour le PSG, son audience sur les réseaux sociaux en fait aussi un atout marketing important.

A part ça, le PSG, leader jusqu’ici sans taches de la Ligue 1, a connu dimanche sa première défaite (1-2) face à l’Olympique lyonnais.

Le chiffre du week-end : 55 %

Que les contempteurs du Paris-Saint-Germain se rassurent : Paul Pogba va toujours aussi bien, à une semaine du huitième de finale aller de la Ligue des champions entre Paris et Manchester United.

Dimanche, sur le terrain de Leicester, le Français a livré une passe décisive géniale par son inspiration et parfaite dans sa réalisation pour Marcus Rashford. Dont la conclusion est tout aussi délicieuse, pour le seul but de la rencontre.

Manchester United poursuit sa remontée au classement (5e) sous Ole Gunnar Solskjaer, dont Pogba, impressionnant tout au long du match, est le joueur-clé : avec six buts et cinq passes décisives, il est impliqué sur plus de la moitié des buts inscrits par les Red Devils depuis le départ de José Mourinho, qui ne le considérait plus comme un titulaire. Depuis cette date (22 décembre), Pogba est aussi le joueur impliqué sur le plus de buts dans les cinq grands championnats européens, bien aidé, certes, par les matchs de Premier League pendant les fêtes de Noël.

Les wikis du week-end

Facile

Emblème du football slovaque et du Napoli, dont je suis le meilleur buteur de l’histoire devant Diego Maradona, j’ai surpris mon monde ce week-end en faisant mes adieux au stade San Paolo après une victoire contre la Sampdoria. En effet, je me dirige vers une fin de carrière dorée en Chine, à l’âge de 31 ans.

Moyen

Je suis l’une des nombreuses recrues de mon club cet hiver, et je lui ai fait beaucoup de bien ce week-end : j’ai été décisif dans sa première victoire à domicile de la saison.