Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, le 31 janvier 2019, à Paris. / FRANCOIS GUILLOT / AFP

La CGT organise, ce mardi 5 février, une première « grève nationale de 24 heures » et des manifestations pour réclamer une hausse des salaires et plus de justice fiscale, avec, à ses côtés, Solidaires, des syndicats de Force ouvrière (FO), et le soutien de la France Insoumise (LFI), du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et du Parti communiste français (PCF).

Il s’agit là d’un premier « mardis de l’urgence sociale », que la CGT propose d’organiser chaque semaine, en parallèle au grand débat national organisé par l’exécutif qu’elle boycotte. La centrale syndicale préférant réclamer « sur le bitume » des revendications que partagent les « gilets jaunes » : augmentation du SMIC, réforme de la fiscalité, rétablissement de l’ISF, développement des services publics, défense du droit de manifester…

La CGT prône une « convergence des luttes » avec les « gilets jaunes ». Une partie d’entre eux, dont certaines figures de proue comme Eric Drouet, s’y sont convertis, appelant ces derniers jours à se mobiliser massivement pour bloquer l’économie. Des préavis de grève ont été déposés, notamment dans la fonction publique, à la RATP ou à la SNCF, et des manifestations sont prévues un peu partout en France.

  • Des manifestations partout en France

De nombreuses manifestations sont prévues partout en France. Sur son site internet, la CGT détaille tous les mouvements prévus dans l’Hexagone. A Paris, le cortège partira à 14 heures de l’Hôtel de ville en direction de la place de la Concorde. A Marseille, rendez-vous est donné à 11 heures sur le Vieux-Port, à 11 h 30 Place de la République à Bordeaux, à 14 h 30 Porte de Paris à Lille, etc.

  • Rungis bloqué durant la nuit

Quelque 200 à 300 manifestants ont bloqué dans le calme, dans la nuit de lundi à mardi, l’une des quatre entrées du marché international de Rungis, en région parisienne, selon la préfecture du Val-de-Marne. Des groupes composés de quelques « gilets jaunes » et de manifestants munis de drapeaux de la CGT se sont rassemblés en milieu de nuit, a précisé le porte-parole de la préfecture.

  • Des perturbations dans les transports

Le trafic SNCF est perturbé mardi, la Fédération CGT des Cheminots ayant déposé un préavis de grève allant de lundi 4 février à 20 heures à mercredi 6 février à 7 h 55. Certains intercités sont supprimés. Le trafic devrait en revanche rester normal sur les TGV, Thalys et Eurostar. Même chose pour les Transiliens, sauf sur les lignes C et D où des trains pourront être supprimés en fonction du nombre de conducteurs grévistes. Le détail des perturbations est disponible sur le site de la SNCF.

Un préavis a aussi été déposé du côté d’Aéroports de Paris. Il court depuis mardi 11 heures et jusqu’à mercredi 7 heures du matin. Mais pour l’heure, tous les vols programmés, que ce soit à Orly ou à Roissy-CDG, sont maintenus.

  • Dans l’éducation, appel à la grève

Sud Éducation appelle les personnels « de la maternelle à l’université » à participer à la grève générale « contre les réformes Blanquer, contre les suppressions de postes, et plus largement pour les revendications de progrès social portées avec les gilets jaunes ». Cet appel concerne les enseignants, mais aussi les personnels des cantines et les animateurs en charge des activités périscolaires.

La FSU, principale fédération de l’éducation, s’incrit aussi dans cette journée de mobilisation inter-professionnelle et annonce qu’un préavis de grève a été déposé jusqu’au 6 avril.

  • Les autres secteurs touchés

La fonction publique pourrait tourner au ralenti. L’Union syndicale Solidaires a déposé un préavis qui court jusqu’au 28 février. Un préavis de grève national a aussi été déposé par la CGT Santé action social qui appelle ses personnels des collectivités territoriales, de la fonction publique hospitalière et des établissements médico-sociaux à se mettre en grève. La CGT Fapt et Sud PTT ont appelé les salariés de La Poste à se mobiliser.