Un Mirage 2000 décolle de la base français de N'Djamena, le 22 décembre 2018. / LUDOVIC MARIN / AFP

Des avions de combat français ont attaqué, dans le nord-est du Tchad, une colonne de véhicules lourdement armée venue de Libye contre laquelle Français et Tchadiens sont déjà intervenus le week-end dernier.

Le convoi visé se compose de membres de l’Union des forces de la résistance (UFR), groupe armé à l’origine d’une tentative de putsch de 2008, stoppé in extremis aux portes du palais présidentiel de N’Djamena grâce à l’appui de la France.

« Les autorités tchadiennes et françaises ont décidé de nouvelles frappes, conduites par des Mirage 2000, les 5 et 6 février », affirme l’état-major français dans un communiqué, mercredi 6 février, en précisant que « l’action des Mirage 2000, engagés depuis la base de N’Djamena, appuyés par un drone Reaper, a permis au total de mettre hors de combat une vingtaine de pick-up » sur la cinquantaine que comptait la colonne initialement. Le bilan humain de l’opération n’est pas précisé. 

« Le raid de cette colonne armée dans la profondeur du territoire tchadien était de nature à déstabiliser ce pays », fait valoir l’état-major français, en qualifiant les forces armées tchadiennes de « partenaire essentiel de la France dans la lutte contre le terrorisme, tant au Mali, au sein de la Minusma, qu’au sein de la force conjointe du G5 Sahel qu’au travers de son engagement contre Boko Haram ».

Bombardement critiqué par l’opposition tchadienne

Depuis son arrivée au pouvoir en 1990 avec l’aide de Paris, Idriss Déby Itno, qui avait renversé Hissène Habré, a toujours pu compter sur son allié français, qui a installé à N’Djamena le QG de sa force antidjihadiste Barkhane. Plus tôt mercredi, deux chefs de partis d’opposition tchadiens ont critiqué l’intervention militaire française dans le nord du Tchad en affirmant qu’elle est « inappropriée » et « viole le droit international ».

« Sur le plan du droit, cette intervention répond à une demande d’assistance formelle d’un Etat souverain à l’égard de la France », a répondu le cabinet de la ministre française des armées, Florence Parly.

Comme l’exige la Constitution française, le premier ministre, Edouard Philippe, a officiellement informé ce mercredi les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat des frappes menées au Tchad « contre des groupes armés venus de Libye, en réponse à une demande d’assistance des autorités tchadiennes ».

Une première intervention n’a pas suffi

La colonne armée avait pénétré en territoire tchadien dans la nuit du 31 janvier au 1er février en provenance de Libye. Dans un premier temps, les rebelles n’ont pas répondu « aux avertissements dissuasifs et aux frappes des forces aériennes tchadiennes les 1er et 2 février ».

Des Mirage 2000 stationnés sur la base française de Barkhane à N’Djamena sont alors intervenus à la demande des autorités tchadiennes le 3 février : après un survol d’avertissement, les appareils ont bombardé à deux reprises la colonne pour « entraver cette progression hostile » et « disperser la colonne ».