La justice a identifié six des dix personnes mortes dans l’incendie survenu dans la nuit de lundi à mardi à Paris, le plus meurtrier dans la capitale depuis près de quatorze ans, a annoncé mercredi le procureur de la République de Paris. / BENOIT MOSER / AFP

La garde à vue de la femme suspectée d’avoir déclenché l’incendie le plus meurtrier dans la capitale depuis près de 14 ans dans un immeuble de la rue Erlanger (16earrondissement), dans la nuit de lundi à mardi va reprendre, a-t-on appris jeudi 7 février, de source judiciaire.

Cette quadragénaire, qui a effectué treize séjours dans un établissement psychiatrique parisien entre 2009 et 2019, avait été transférée mardi à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, afin de subir un examen psychiatrique. Unique en France, cette structure, surnommée l’« I3P », accueille des personnes présentant à la fois un « danger imminent pour la sûreté des personnes » et « des troubles mentaux manifestes ».

Evaluation de son état de santé

Elle avait été interpellée ivre, peu après le départ de l’incendie qui a causé la mort de dix personnes et fait 96 blessés, dont un grièvement. Les corps de six des dix victimes ont été identifiés. Le suivi psychiatrique de cette femme est au centre des interrogations, alors qu’elle a nié avoir commis les faits qui lui sont reprochés au cours de la première partie de sa garde à vue. Son dernier séjour dans un établissement psychiatrique a eu lieu du 18 au 30 janvier. Elle avait été jugée apte à sortir par un médecin.

Pour l’heure, une enquête a été ouverte pour « destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort » et sera confiée à des juges d’instruction en début de semaine prochaine avec l’ouverture d’une information judiciaire, a précisé le procureur de Paris, Rémy Heitz, mercredi. L’état de santé de cette femme va être analysé dans les prochains jours. S’il n’évolue pas, elle pourrait être hospitalisée d’office.

Les pompiers ont annoncé jeudi matin que leurs opérations de reconnaissance de l’immeuble étaient terminées. Mercredi, ils avaient poursuivi leurs opérations de reconnaissance dans l’immeuble, notamment aux 7e et 8e étages, pour s’assurer qu’aucune victime supplémentaire ne s’y trouvait et empêcher toute reprise de feu.