L’entrée d’un amphitéâtre de la faculté de Montpellier, le 27 mar 2018. / SYLVAIN THOMAS / AFP

Le premier s’est vu infliger cinq ans d’interdiction d’exercer et le second a été révoqué : Philippe Pétel, ancien doyen de la faculté de droit de Montpellier, et Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur d’histoire du droit, ont été lourdement sanctionnés pour leur rôle dans l’évacuation violente, par un commando armé, d’étudiants hostiles au projet de réforme de l’université et qui occupaient un d’un amphithéâtre, en mars 2018.

Outre ces sanctions disciplinaires, ils ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête pénale pour complicité d’intrusion dans les deux cas, et pour violences en récidive dans celui de l’enseignant. La sanction disciplinaire « est une décision disproportionnée sans aucune commune mesure vis-à-vis des faits reprochés à Philippe Pétel », a déclaré son avocate, Iris Christol, mettant en cause le « manque de distance » de la formation disciplinaire. Elle promet de faire appel et « s’il le faut, d’aller jusqu’au Conseil d’Etat ».

L’université n’a pas souhaité faire de commentaires. Son président, Philippe Augé, avait saisi l’instance disciplinaire qui a rendu mardi cette décision, dévoilée dans un premier temps par La Gazette de Montpellier.

Evacuation de l’amphithéâtre de la fac de droit

Le 22 mars 2018, un commando cagoulé et armé de bâtons et d’un pistolet à impulsions électriques avait violemment expulsé d’un amphithéâtre des étudiants et des militants qui protestaient contre la réforme de l’accès à l’université. Le coup de force avait fait 10 blessés légers. Un rapport administratif avait mis en cause Philippe Pétel, qui avait démissionné après les faits, et Jean-Luc Coronel de Boissezon pour leur responsabilité dans ces évènements.

Outre les deux universitaires, d’autres mises en examen ont été prononcées dans le cadre de l’enquête pénale, notamment après un coup de filet chez des proches du milieu identitaire. Les militants et étudiants victimes du coup de force avaient dénoncé à l’époque la présence de militants de l’organisation étudiante Groupe union défense ou de la Ligue du Midi lors de manifestations et contre-manifestations qui avaient suivi les événements devant la faculté de droit.