Denis Baupin à l’Assemblée nationale, à Paris, le 4 avril 2015. / BERTRAND GUAY / AFP

La procureure a requis, vendredi 8 février, la relaxe des médias et des femmes ayant accusé Denis Baupin d’agression sexuelle ou de harcèlement et qui sont poursuivis en diffamation par l’ancien député.

La représentante du parquet a estimé qu’« aucun élément dans cette audience ne permet de remettre en cause la sincérité des témoignages » qu’avaient recueillis et publiés Mediapart et France Inter le 9 mai 2016. Huit femmes, dont quatre à visage découvert, accusaient alors le député écologiste d’envois de SMS insistants, à caractère sexuel, de tentative de baiser volé ou de gestes déplacés. Vendredi, la procureure a estimé que leur enquête journalistique était « sérieuse ».

« Fin de l’omerta »

« Je commence par saluer le courage de ceux qui se sont présentés à votre barre », a-t-elle dit, pour mieux remarquer « l’absence » du plaignant tout au long de ce procès qui s’est ouvert le 4 février au tribunal de Paris. Douze personnes – des journalistes et plusieurs des accusatrices – étaient jugées pour diffamation. L’avocat de M. Baupin, MEmmanuel Pierrat, avait justifié l’absence de son client par le fait qu’il avait « déjà répondu à l’enquête de police. Je le représente, et cela suffit. »

Au fil des débats, le procès de la presse s’était mué en charge contre l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, alors que le procès de Denis Baupin n’a jamais eu lieu.

Selon les médias poursuivis, ce procès restera comme celui de la « fin de l’omerta » pour des femmes en butte à la domination masculine et dont la parole a été libérée : « La première affaire #MeToo », avant même le scandale Harvey Weinstein.