Edouard Philippe (au centre), le premier ministre, aux côtés de la présidente des Pays de la Loire, Christelle Morançais, et du préfet de région, Claude d’Harcourt, lors de la signature du contrat d’avenir pour les Pays de la Loire, à Nantes le 8 février 2019. / LOÏC VENANCE / AFP

Le premier ministre, Edouard Philippe, a signé, vendredi 8 février, un « contrat d’avenir » au siège de la région Pays de la Loire, à Nantes. Ce contrat engage l’Etat à accompagner le développement de ce territoire, après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

« La géographie a placé notre région à la périphérie de l’Europe », a souligné la présidente des Pays de la Loire, Christelle Morançais, rappelant que la décision d’abandonner le projet d’aéroport il y a un peu plus d’an avait été ressentie par la plupart des élus locaux comme une forme « d’abandon de la part de l’Etat ».

La dirigeante Les Républicains (LR) a remercié Edouard Philippe « d’avoir tenu parole » en signant ce contrat qui enregistre plusieurs engagements pris pour compenser l’abandon du projet à Notre-Dame-des-Landes, autour de quatre thématiques : le développement des infrastructures de transports, le déploiement du numérique, l’économie de la connaissance et la transition écologique.

L’un des engagements plus pressants est le réaménagement de l’aéroport actuel, Nantes-Atlantique, dont la fréquentation est en forte hausse – au grand dam des habitants excédés par les nuisances sonores. Dans ce contexte, le premier ministre a assuré qu’il souhaitait « prendre soin, de façon systématique et attentive à ce que les riverains ne pâtissent pas » de l’évolution de cet aéroport.

Il a réaffirmé qu’un nouveau « plan de gêne sonore » (PGS) définissant quels habitants pouvaient être indemnisés pour insonoriser leur logement, sera adopté « d’ici la fin du printemps ». L’idée est « d’au moins doubler la population couverte » actuellement, a-t-il garanti.

M. Philippe a aussi apporté des précisions sur un fond de compensation devant permettre, par exemple, de relocaliser un collège survolé par les avions. Sans s’avancer sur le montant alloué, il s’est engagé à ce que le fonds soit créé « avant la fin du printemps ».

Il a ensuite déroulé le calendrier, déjà connu, qui consistera à consulter la population sur le réaménagement lors d’une concertation en juin-juillet. Le nouvel exploitant de l’aéroport doit être désigné d’ici à la fin de 2021, pour un début des travaux en 2022.

Accessibilité aux territoires bretons

Après Nantes, le premier ministre s’est rendu à Rennes pour signer un pacte d’accessibilité pour la Bretagne, qui comprend dix-huit engagements visant à en améliorer la desserte routière, ferroviaire et aérienne, ainsi qu’un contrat d’action publique pour la région.

Ce dernier contrat prévoit notamment un plus grand soutien aux écoles en langue bretonne, ainsi qu’une expérimentation sur le dispositif Pinel d’investissement locatif pour en faire profiter des territoires bretons moins attractifs. Concernant ce dernier point, « c’est une expérience dont les plus avisés spécialistes nous disent qu’elle est totalement inédite depuis Philippe Le Bel » (1268-1314), a souligné M. Philippe.

« Ce que nous signons aujourd’hui n’est qu’une étape », a estimé, pour sa part, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne. « Je suis convaincu que nous réussirons à bâtir un véritable pacte girondin [pacte de décentralisation] (…) parce que c’est le sens de l’histoire », a-t-il ajouté. « Un bon contrat n’est pas une prison, un bon contrat est une discussion », a déclaré le premier ministre.

Notre-Dame-des-Landes : cinquante ans de conflit résumés en 3 minutes
Durée : 03:40