Oscar Arias, lors de la réunion sur le traité concernant le commerce des armes à Cancun, le 24 août 2015. / Victor Ruiz Garcia / REUTERS

Une plainte pour agression sexuelle a été déposée lundi 4 février au Costa Rica contre l’ex-président Oscar Arias, Prix Nobel de la paix 1987, par une militante pacifiste, a indiqué mardi l’avocat de l’ancien chef d’Etat. Des accusations que l’ancien président (de 1986 à 1990 et de 2006 à 2010), aujourd’hui âgé de 78 ans, a rejetées dans un communiqué.

Depuis, d’autres femmes ont fait état d’agressions sexuelles qu’elles auraient subies de la part d’Oscar Arias. Ce dernier ne souhaite pas s’exprimer dans l’immédiat sur ces nouvelles accusations, a fait savoir jeudi à Reuters son avocat, Erick Ramos.

Arias lui aurait saisi les seins

Selon les déclarations de la plaignante, la médecin et militante costaricaine contre les armes nucléaires Alexandra Arce von Herold, à l’hebdomadaire costaricien Universidad et au quotidien américain New York Times, celle-ci avait obtenu un rendez-vous en décembre 2014 au domicile de l’ancien président à San José pour lui demander son soutien dans une campagne contre les armes nucléaires, lancée par une ONG internationale, dont elle avait fondé et dirigeait l’antenne au Costa Rica. Oscar Arias, qui préside en effet une fondation pour la paix et le désarmement, qui porte son nom, était l’une des personnalités politiques les plus respectées au Costa Rica.

Selon la plaignante, à l’issue de l’entretien, alors qu’elle lui tournait le dos, Oscar Arias s’est approché et lui a saisi les seins. Alexandra Arce von Herold assure avoir été traumatisée au point d’avoir dû abandonner ses activités militantes pour l’ONG au nom de laquelle elle avait sollicité l’entretien.

« Je rejette catégoriquement les accusations portées contre moi. Je n’ai jamais agi contre la volonté d’aucune femme, et encore moins en ce qui concerne son refus d’avoir une relation », affirme l’ancien président dans un communiqué transmis par son avocat, Rodolfo Brenes. « J’ai défendu l’égalité des sexes dans ma vie publique », souligne encore Oscar Arias, assurant vouloir se défendre de ces accusations devant les tribunaux.

Cinq autres accusations

Pour l’heure, M. Arias n’a cependant pas déposé plainte, et ce malgré la multiplication des témoignages. Emma Daly, directrice de la communication de l’ONG Human Rights Watch, a déclaré à Reuters qu’Oscar Arias lui avait touché la poitrine et qu’il avait passé la main sous ses vêtements, en 1990, lorsqu’elle travaillait comme journaliste, alors qu’elle se trouvait avec des collègues dans le hall d’un hôtel de Manille, la capitale nicaraguayenne.

Une ancienne conseillère d’Oscar Arias lors de la campagne électorale de 1986, Eleonora Antillon, a confié dans la presse costaricienne que celui-ci l’avait embrassée de force et contrainte à toucher son pénis en érection. « Quand j’ai vu à quel point des avocats et des femmes doutaient [du récit d’Alexandra Arce], j’ai décidé de la soutenir, et j’ai dit : je la crois parce qu’il m’a fait quelque chose de similaire il y a des années », a confié Mme Antillon à Reuters.

Outre Mmes Arce von Herold, Daly et Antillon, Marta Araya Marroni, qui travaille dans l’édition, et Monica Morales, journaliste pour le magazine costaricien Perfil, ont également accusé M. Arias d’agression sexuelle, pour des faits remontant respectivement à 2012 et 2013.