La princesse Ubolratana, à Cannes, le 18 mai 2009. / MARTIN BUREAU / AFP

La candidature de la princesse Ubolratana, sœur aînée du roi de Thaïlande, au poste de premier ministre, a été annoncée vendredi 8 février, un séisme politique sans précédent qui n’a pas empêché le chef de la junte au pouvoir de se présenter aussi.

La princesse Ubolratana, 67 ans, est notre « candidate au poste de premier ministre » à l’issue des élections qui se tiendront le 24 mars, les premières depuis le coup d’Etat de 2014, a déclaré à l’Agence France-Presse Preechaphol Pongpanich, dirigeant du parti Thai Raksa Chart, très proche du clan Shinawatra, bête noire de la junte militaire au pouvoir.

Quelques minutes plus tard, son chef, Prayut Chan-o-Cha, indiquait dans un communiqué être « d’accord pour accepter l’invitation [du parti] Phalang Pracharat de proposer mon nom au Parlement pour être nommé Premier ministre ».

Instabilité chronique

Ces deux annonces bouleversent une nouvelle fois le paysage politique en Thaïlande où l’instabilité est chronique particulièrement depuis le milieu des années 2000.

Jusqu’à présent, d’après les observateurs, Prayut Chan-o-Cha, était pressenti pour rester au pouvoir face aux deux poids lourds historiques de la politique thaïlandaise : les démocrates, proches des classes aisées, et le parti Pheu Thai, fondé par Thaksin Shinawatra.

Le mouvement Thai Raksa Chart a été fondé en novembre 2018 par des fidèles de Thaksin Shinawatra, exilé pour échapper à une condamnation pour corruption qu’il a toujours dénoncée comme politique.

Au tournant des années 2000, la Thaïlande a connu plus d’une décennie d’instabilité politique pendant laquelle le pays a été le théâtre de fortes tensions entre « chemises rouges » (réformateurs, partisans des Shinawatra) et « chemises jaunes » (conservateurs ultra-royalistes au premier rang desquels les généraux), ce qui a conduit à deux coups d’Etat militaires.