La manifestation des « gilets jaunes » à Bordeaux, samedi 9 février. / MEHDI FEDOUACH / AFP

Entre 4 000 et 5 000 manifestants ont défilé, samedi 9 février, à Bordeaux, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP). La mobilisation reste soutenue dans ce bastion des « gilets jaunes » : le défilé de l’acte XIII a rassemblé légèrement plus de monde que la semaine passée (4 000, selon l’AFP). La mobilisation avait néanmoins atteint jusqu’à 6 000 manifestants à la mi-janvier, selon la préfecture qui ne donne dorénavant plus de chiffres.

Comme chaque samedi, le cortège a démarré de la place de la Bourse, près des quais de Garonne, rejoint par des dizaines de motards. Beaucoup de drapeaux français, un drapeau noir anarchiste émergeaient du cortège mené par une banderole sur laquelle était inscrit : « En route pour un monde meilleur ».

Parmi les manifestants et familiers du cortège, Philippe Poutou, délégué CGT de Ford et ex-candidat à l’élection présidentielle pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), a estimé qu’il fallait « construire quelque chose de costaud, un élan qui fasse vraiment plier le gouvernement » pour remporter une « vraie victoire » avec par exemple des augmentations de salaires.

Accrochages au centre-ville

La police fait usage d’un canon à eau pour disperser les manifestants à Bordeaux, le 9 février 2019. / MEHDI FEDOUACH / AFP

En milieu d’après-midi, quelques accrochages ont eu lieu en centre-ville devant un cordon de forces de l’ordre, avec quelques jets de projectiles (bouteilles en verre, pétards) auxquels ont répliqué les forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes. Au fur et à mesure qu’avançait le cortège, des jeunes cagoulés inscrivaient de très nombreux tags sur les murs ou les panneaux de bois de protection de certains établissements, avec des slogans comme « tout ce que j’ai retenu de la Marseillaise, c’est aux armes » ou adaptés aux commerces visés, comme « Caillasse ta banque » sur une agence bancaire.

Comme tous les samedis sans exception, les manifestants ont fini par converger vers la place Pey Berland, bordée par la cathédrale et la mairie. La place y était solidement bouclée par les forces de l’ordre équipées de lanceurs, et la ville était sporadiquement survolée par un hélicoptère de la gendarmerie. Les manifestations de « gilets jaunes » à Bordeaux se terminent toujours par des heurts plus ou moins sérieux en fin d’après-midi avec les forces de l’ordre.

Incendie d’une voiture en marge du défilé des « gilets jaunes » à Bordeaux, le 9 février 2019. / MEHDI FEDOUACH / AFP

Une braderie traditionnelle a pour, la première fois, été avancée d’un jour pour éviter le samedi, devenu jour de manifestation « gilets jaunes » dans la capitale girondine.