Benjamin Griveaux, le 5 janvier 2019, après avoir évacué son ministère. / BERTRAND GUAY / AFP

Quatre personnes soupçonnées d’avoir forcé avec un engin de chantier l’entrée du ministère de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, le 5 janvier, lors de l’acte VIII des « gilets jaunes », ont été interpellées mardi 12 février, a-t-on appris de source proche de l’enquête.

Le parquet de Paris a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) l’interpellation et le placement en garde à vue de ces quatre individus mardi matin. Agés de 21, 23, 35 et 46 ans, ils sont originaires de région parisienne et du département du Nord, a précisé la source proche de l’enquête.

Le 5 janvier, une quinzaine de personnes, dont certaines portaient un gilet jaune, avaient enfoncé la lourde porte du ministère du porte-parolat à l’aide d’un chariot élévateur en guise de bélier. Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, était dans son bureau pour un entretien avec M, le magazine du Monde, en compagnie de son directeur du cabinet. Cette intrusion violente l’avait contraint à être évacué de ses bureaux, situés rue de Grenelle, à Paris. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête confiée au 3e district de police judiciaire.

Intrusion rare

M. Griveaux avait dénoncé une « attaque inadmissible contre la République » par « ceux qui souhaitent l’insurrection, renverser le gouvernement », tandis que le chef de l’Etat avait garanti que « justice [serait] faite ». « Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République – ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue », avait déclaré Emmanuel Macron sur Twitter.

Une telle intrusion dans un ministère est très rare. La dernière en date remonte à 1999 avec le saccage par des agriculteurs du bureau de Dominique Voynet au ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement.