Le gel du tarif réglementé de l’électricité durant l’hiver, décidé par le gouvernement pour répondre à la crise des « gilets jaunes », devra finalement être rattrapé plus tard, a prévenu mardi 12 février la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

L’organisme public indépendant, qui propose que le prix soit augmenté de 5,9 % « aussitôt que possible », explique cette décision par la hausse des prix du courant sur le marché de gros. « Le gouvernement prend acte de la délibération de la CRE », a réagi le ministère de la transition écologique dans un communiqué.

« Le gouvernement, comme la loi l’y autorise, n’appliquera pas ces hausses tarifaires tant que la période de chauffe hivernale ne sera pas terminée, afin de protéger les foyers français, notamment les plus modestes », précise-t-il, tout en rappelant que « la France reste l’un des pays où la hausse est la plus contenue et où l’électricité demeure la moins chère ».

Des tarifs révisés au moins une fois par an

En réponse au mouvement des « gilets jaunes » contre la baisse du pouvoir d’achat, le premier ministre, Edouard Philippe, avait annoncé début décembre que « les tarifs de l’électricité et du gaz qui devaient être augmentés en début d’année [n’augmenteraient] pas durant la concertation, donc durant l’hiver qui [s’annonçait] ». Fin janvier, le ministère de la transition écologique avait précisé qu’il utiliserait le délai légal de trois mois dont il dispose, c’est-à-dire jusqu’au 1er juin, pour se prononcer sur la proposition de la CRE.

Les tarifs réglementés de vente de l’électricité et du gaz sont fixés par le gouvernement et révisés au minimum une fois par an. C’est la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui propose un tarif, à partir d’une formule intégrant les coûts de transport et de distribution, mais aussi le coût de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh, à prix fixe) et les prix du marché. Le tarif de l’électricité intègre aussi plusieurs taxes et contributions (36 %) et une marge raisonnable pour l’opérateur. Or, en raison d’une très forte demande des opérateurs alternatifs pour obtenir de l’électricité au tarif régulé, les prix du marché ont augmenté ces dernières années.